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Top 10 des pires emplois en Nouvelle-France

Vous avez passé une mauvaise journée de travail ? Ça pourrait être pire. Vous auriez pu vivre en Nouvelle-France au 17e ou 18e siècle et avoir exercé l'une de ces professions. Notre liste comprend des tanneurs, des attrapeurs de rats et même des mères de famille.

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Palmarès des 10 pires emplois en Nouvelle-France

Vous avez passé une mauvaise journée de travail ? Ça pourrait être pire. Vous auriez pu vivre en Nouvelle-France au XVIIe ou XVIIIe siècle et avoir exercé l'une de ces professions.

 

 1.     Le bourreau

Certes, être un bourreau valait mieux qu'être exécuté, mais les avantages s'arrêtaient vraiment là. S'il ne travaillait pas exactement de longues heures pénibles, être un bourreau signifiait être un paria.

En Nouvelle-France, le bourreau était souvent un homme précédemment condamné à mort, gracié en échange de ses services. Il avait en moyenne 30 ans et aurait du mal à conserver un emploi ordinaire. La profession de bourreau n’était certainement pas souhaitable, et la plupart des hommes qui ont exercé cette profession ne l’ont pas fait par choix. Le bourreau était tout en bas de l'échelle sociale, son travail étant le plus honteux de tous. Lui et sa famille auraient été méprisés et souvent ridiculisés en public. Sa résidence était toujours loin du centre-ville — sa famille et lui étaient mis à l'écart de la société. Apprenez-en davantage ici.

Tanneur au 15e siècle (« Fricz Egen ircher », peinture de 1473 apparue dans Hausbuch der Mendelschen Zwölfbrüderstiftung, Wikimedia Commons.

Tanneur au 15e siècle (« Fricz Egen ircher », peinture de 1473 apparue dans Hausbuch der Mendelschen Zwölfbrüderstiftung, Wikimedia Commons.

2.     Le tanneur

Pouvez-vous imaginer un boulot qui engendrait le surnom « crotte de poule » ?

Le tannage, un métier qui existe encore aujourd'hui dans les pays en développement, était considéré comme une « industrie odorante » et était relégué à la périphérie de la ville, généralement parmi les pauvres. Autrement dit, les tanneries dégageaient une odeur terrible.

En Nouvelle-France, les tanneurs utilisaient principalement des peaux de mouton et de bovins, qui étaient utilisées pour fabriquer des chaussures, des bottes et des harnais. Le travail dans les tanneries était difficile. Manipuler de lourdes peaux imbibées d'eau était épuisant. Les odeurs émanant des matières organiques en décomposition étaient si fortes que les travailleurs nauséeux vomissaient parfois au travail. D'autres ne pouvaient pas manger à leur retour chez eux. Le risque d'infection était élevé et, lors de la finition de la peau, la poussière de cuir omniprésent causait des problèmes respiratoires. Apprenez-en davantage ici.

3.     Le ramoneur / savoyard

Imaginez être couvert de suie de la tête aux pieds au quotidien. C'était la réalité des garçons et des hommes qui étaient ramoneurs en Nouvelle-France. Le ramoneur entrait dans la cheminée normalement par le bas, montant vers le haut et nettoyant la suie des murs tout en s’accrochant et en descendant lentement. Il utilisait un petit grattoir et un balai de branchettes, mais surtout ses mains nues et ses vêtements. Le ramoneur travaillait généralement pieds nus, ce qui lui permettait de trouver plus facilement des points d’appui le long des murs de la cheminée. Une fois terminé, le ramoneur était complètement noir de suie de la tête aux pieds, seuls ses yeux et ses dents montrant du blanc. Apprenez-en davantage ici.

« Un attrapeur de rats à Haarlem », gravure de Cornelis de Visscher, The library at Wellcome Collection (http://catalogue.wellcomelibrary.org).

« Un attrapeur de rats à Haarlem », gravure de Cornelis de Visscher, The library at Wellcome Collection (http://catalogue.wellcomelibrary.org).

4.     Le chasseur (ou l’acheteur) de rats

Peut-être étonnamment, le chasseur de rats était une position respectée et très importante dans la société, en raison des dangers posés par la propagation par les rats de maladies et d'épidémies. Cependant, c’était un métier difficile, les chasseurs de rats étant obligés de se rendre dans des endroits sales et insalubres et de manipuler des rats et des souris potentiellement atteints de maladies ou enragés.

Au Québec, on constate l’existence des chasseurs de rats à partir du 19e siècle, bien qu'ils aient probablement existé auparavant. Ils étaient connus comme des « acheteurs de rats », offrant de débarrasser la vermine d’une maison ou d’une grange, et payant quelques sous à leur propriétaire (ce qu'ils faisaient avec ces rats, on ignore). Apprenez-en davantage ici.

« Au centre de l’attention », peinture à l’huile de Bernard Jean Corneille Pothast.

« Au centre de l’attention », peinture à l’huile de Bernard Jean Corneille Pothast.


5.     La mère de famille

Vous ne vous attendiez pas à voir des mères de famille sur cette liste ? Dans les ménages d'aujourd'hui composés d'un à trois enfants, il est difficile pour les femmes modernes d'imaginer avoir des dizaines d'enfants et d’être constamment enceinte. Avoir une « blessure » (ce qu’on appelait une fausse couche) était malheureusement très courant. En plus de cela, une mère devait généralement faire face à la mort prématurée d’un ou plusieurs de ses enfants. En moyenne, deux enfants sur cinq sont morts avant l'âge de 15 ans. Les fausses couches et la mortalité infantile causaient traumatismes et chocs émotifs chez les mères. Les mères de familles craignaient également l’accouchement lui-même, qui était extrêmement douloureux et pouvait mettre leur vie en danger. Environ 1 à 2% des femmes perdaient la vie dans les 60 jours suivant l'accouchement.

Après l'accouchement, la mère devrait reprendre ses tâches ménagères dès que possible. Elle avait d'autres enfants à s'occuper, des animaux et un jardin à entretenir, et elle devait aider son mari avec les travaux agricoles et les récoltes de blé. Sans parler de la récupération de l'eau du puits, de la préparation des repas, du nettoyage et de la couture. C'est la raison pour laquelle le risque de décès maternel était si élevé. Apprenez-en davantage ici.

 6.     Le coureur des bois / engagé ouest / voyageur

Parmi les professions les plus exigeantes physiquement de cette liste, les hommes qui travaillaient comme coureurs des bois, engagés ouest et voyageurs étaient tous impliqués dans le commerce des fourrures, travaillant pour leur propre compte ou embauchés par une autre personne ou entreprise.

« Voyageurs », peinture à l’huile de 1846 oil par Charles Deas au Museum of Fine Arts, Boston, Wikimedia Commons.

« Voyageurs », peinture à l’huile de 1846 oil par Charles Deas au Museum of Fine Arts, Boston, Wikimedia Commons.

Ils s’aventuraient dans des zones non-peuplées (les forêts) pour commercer avec les peuples autochtones, échangeant divers articles européens contre des fourrures. Le commerce des fourrures à l'intérieur du pays nécessitait un transport de longue distance en canot. Les voyages étaient dangereux et les coureurs des bois avaient un taux de mortalité élevé. Ils quittaient habituellement Montréal au printemps, une fois la glace dégagée. Ils pouvaient soit pagayer sur les rivières Ottawa et Mattawa, qui nécessitait de nombreux portages terrestres, soit via la route supérieur du Saint-Laurent et les Grands Lacs, en passant par Détroit, en direction de Michilimackinac ou de Green Bay. Bien qu'il y ait moins de portages, ce parcours était plus exposée aux attaques iroquoises. Ces voyages duraient souvent des mois et couvraient des milliers de kilomètres. Ces hommes devaient être extrêmement en forme et forts, ayant besoin de pagayer un canot lourd et chargé jusqu'à douze heures par jour.

« Le Journalier », peinture de László Mednyánszky, Wikimedia Commons.

« Le Journalier », peinture de László Mednyánszky, Wikimedia Commons.

7.     Le journalier

Le sort malheureux de tant de nos ancêtres en Nouvelle-France était d'être journalier : un travailleur employé à la journée, souvent dans le secteur agricole. Il ne travaillait généralement que pendant les mois d'été, pour des salaires bas, ce qui signifiait que les journaliers faisaient partie des plus pauvres habitants de la Nouvelle-France.

Pour une journée de travail normale, le journalier pouvait gagner de 30 à 40 sols. Lorsqu'il était embauché pour un contrat court, il pouvait gagner entre 12 et 15 livres. Après avoir acheté du pain chez le boulanger et payé son loyer mensuel, le journalier n’avait pas beaucoup de revenu disponible. Apprenez-en davantage ici.

 

8.     Le chaufournier

Le travail du chaufournier était une menace constante à sa santé. Le mortier nécessaire à la construction de bâtiments était cuit dans un four à chaux à plus de 800°C par le chaufournier, un métier jugé extrêmement dangereux en raison des vapeurs toxiques comme le monoxyde de carbone libéré par le four. Cela pouvait facilement rendre un travailleur somnolent ou même le paralyser, puis l'étouffer. Une fois la cuisson terminée, le chaufournier prenant le morceau de chaux vive résultant (oxyde de calcium) et l'ajoutait à de l'eau. Celui-ci réagissait immédiatement en produisant une pluie de grains caustiques de chaux éteinte (hydroxyde de calcium). Autrement dit, le chaufournier était toujours entouré de fumées toxiques. Apprenez-en davantage ici.

  

9.     Le cultivateur / laboureur

La plupart de nos ancêtres étaient cultivateurs. Les techniques, outils et procédures qu'ils utilisaient étaient rudimentaires. Avant tout, ils cultivaient la terre pour répondre aux besoins de leur famille. Tout maigre excédent pouvait être vendu au marché. Dans le potager, le fermier et sa femme cultivaient des légumes et du tabac. Parfois, ils avaient quelques arbres fruitiers. Dans les champs, le blé occupait les deux tiers de la terre tandis que les pois, l'orge et l'avoine étaient plantés dans le reste. Il y avait aussi de l'espace pour les animaux et une section boisée.

Une fois mis en valeur, le terrain répondait aux besoins essentiels de la famille: nourriture, vêtements, maison et bois de chauffage pour l'hiver, plus un surplus à vendre ou à échanger au marché. Avec 20 arpents cultivés, un couple n'avait pas d'excédents. Avec 40, ils en auraient un peu, ce qui était le cas pour la plupart des familles d'agriculteurs. C'était une vie simple, mais aussi difficile, impliquant un travail manuel du lever au coucher du soleil. Apprenez-en davantage ici.

 

Le premier radeau de bois sur la rivière des Outaouais en 1806 (« The first lumber raft down the Ottawa river 1806 »), aquarelle de Charles William Jefferys, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN No 2835241, http://collectionscanada.gc.ca.

Le premier radeau de bois sur la rivière des Outaouais en 1806 (« The first lumber raft down the Ottawa river 1806 »), aquarelle de Charles William Jefferys, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN No 2835241, http://collectionscanada.gc.ca.

10.  Le draveur

[remarque : la drave a commencé environ 30 ans après la fin de la conquête britannique, mais son importance mérite une place sur cette liste)

Le draveur devait s’assurer que les billes flottent librement le long de la rivière. Il y avait généralement deux groupes d'hommes par équipe. Les plus expérimentés et agiles étaient dans l’équipe « jam » ou « beat ». Lorsqu'ils ont apercevaient un embâcle, ils essayaient d'y accéder rapidement en courant et en sautant sur les billes, pour ensuite déloger les billes problématiques avant qu'un empilement ou un barrage ne se produise. Les hommes de l’équipe « jam » devaient comprendre la physique, être forts et extrêmement agiles. Inutile de dire que c'était une occupation très dangereuse, avec de nombreux décès par noyade survenant chaque année. Apprenez-en davantage ici.


Bibliographie :