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Bourreau

Le bourreau médiéval, artiste inconnu, La France pittoresque (www.france-pittoresque.com).

Le bourreau médiéval, artiste inconnu, La France pittoresque (www.france-pittoresque.com).

Le bourreau était le seul homme à avoir le droit de tuer et le seul qui pouvait exécuter les jugements de condamnation à une peine capitale. L’État fournissait les ustensiles au bourreau soit, la barre pour rompre les membres, le fer pour le marquer de la fleur de lys, la corde pour le pendre, etc. En Nouvelle-France, de nombreux crimes pourraient entraîner la peine de mort: le meurtre, le duel, la fabrication de fausse monnaie, le vol commis de nuit, le vol par effraction et le vol domestique, l'incendie, le recel de grossesse, l'infanticide, le viol, l'attentat à la pudeur, la désertion, la trahison, l'homosexualité et la bestialité. Cependant, dans la colonie, ce sont surtout les voleurs, les receleurs, les meurtriers et les faux-monnayeurs que les juges punirent de mort. En Nouvelle-France, un peu plus de 80 personnes ont été exécutées entre 1663 et 1760.

Les exécutions étaient faites publiquement afin de faire un exemple des coupables, de susciter la peur chez le public et de dissuader les gens de commettre des crimes similaires. Elles attiraient souvent des foules importantes qui venaient écouter la lecture du jugement et voir les coupables subir le châtiment ultime. La peine capitale était généralement exécutée par pendaison. Dans le cas des nobles coupables, ils devaient être décapités. En réalité, cependant, très peu de nobles en Nouvelle-France ont été reconnus coupables de crimes. Les rares qui ont été reconnus coupables avaient participé à un duel et tué leur adversaire. Dans tous les cas, cependant, ils ont pu fuir avant même d'être arrêtés. Outre la pendaison et la décapitation, les deux autres méthodes de la peine capitale étaient l’incinération et l’exécution à la roue. Dans la colonie, ces types de châtiments corporels et d'humiliation publique étaient beaucoup plus courants que l'emprisonnement.

Le bourreau était non seulement responsable de l'exécution des peines de mort, mais également responsable d'exécuter les peines corporelles et afflictives telles que les coups de fouet, la flétrissure (marquage au fer rouge), les galères, le bannissement et le carcan (un appareil utilisé comme forme de châtiment corporel et d'humiliation publique).

« Antoine François Derues rompu vif et jetté au feu le 6 mai 1777 pour avoir empoisonné plusieurs personnes », gravure (artiste inconnu), Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr).

« Antoine François Derues rompu vif et jetté au feu le 6 mai 1777 pour avoir empoisonné plusieurs personnes », gravure (artiste inconnu), Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr).

Le bourreau était souvent un homme précédemment condamné à mort, gracié en échange de ses services. Il avait en moyenne 30 ans et aurait du mal à conserver un emploi ordinaire. La profession de bourreau n’était certainement pas souhaitable, et la plupart des hommes qui ont exercé cette profession ne l’ont pas fait par choix. Le bourreau était tout en bas de l'échelle sociale, son travail étant le plus honteux de tous. Lui et sa famille auraient été méprisés et souvent ridiculisés en public. Sa résidence était toujours loin du centre-ville — sa famille et lui étaient mis à l'écart de la société. Pour son travail, le bourreau était payé 300 livres annuellement. Au XVIIIe siècle, il recevait 10 francs supplémentaires pour chaque exécution capitale et son logement est payé par le roi.

On l’appelait aussi « exécuteur des hautes œuvres ».

Les bourreaux officiels de la vallée laurentienne furent les suivants :

  • Jacques Daigre (1665-1680)

  • Jacques Rattier (1680-1703)

  • Jacques Élie (1705-1710)

  • Pierre Rattier (1710-1723)

  • Gilles Lenoir dit Le Comte (1728-1730)

  • Guillaume Langlais (1730-1733)

  • Mathieu Léveillé (1733-1743)

  • Jean-Baptiste Duclos dit Saint-Front (1743-1750)

  • Jean Corolaire (1751-1752)

  • Pierre Gouet dit Lalime (1754-1755)

  • Denis Quavillon (1755)

  • Joseph Montelle (1755-1759)


La dernière personne à être exécutée publiquement à Québec fut John Meehan, le 22 mars 1864. Il fut reconnu coupable de meurtre après une bagarre où son adversaire est décédé suite à ses blessures. Les journaux ont rapporté qu'une foule de 5 000 à 8 000 personnes a été témoin de son exécution.

Article paru dans le Sheffield and Rotherham Independent le 16 avril 1864, page 7.

Article paru dans le Sheffield and Rotherham Independent le 16 avril 1864, page 7.

Photo de John Meehan, probablement prise près de sa date d'exécution (Morrin Centre, Québec).

Photo de John Meehan, probablement prise près de sa date d'exécution (Morrin Centre, Québec).


Nombreux sont eux qui affirment que la dernière pendaison publique au Canada a eu lieu à Ottawa le 11 février 1869. À cette date, Patrick J. Whelan a été exécuté pour l’assassinat politique de Thomas D’arcy McGee. Mais était-il vraiment coupable? Écoutez ce balado (en anglais seulement) pour en apprendre davantage.

Photo de Thomas D’Arcy McGree (Wikimedia Commons)

Photo de Thomas D’Arcy McGree (Wikimedia Commons)

Photo de Patrick James Whelan (Bibliothèque et Archives Canada)

Photo de Patrick James Whelan (Bibliothèque et Archives Canada)

 

Bibliographie :

  • Lachance, André. 2011. Délinquants, juges et bourreaux en Nouvelle-France. Montréal, Québec: Les Éditions Libre Expression. 237 pages.

  • Pomerleau, Jeanne. 1994. Arts et métiers de nos ancêtres : 1650-1950. Montréal, Québec : Guérin. 45-56.