Le métier d'arquebusier en Nouvelle-France
Votre ancêtre était-il un arquebusier ? Apprenez-en davantage sur ce métier en Nouvelle-France et au Canada.
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L’Arquebusier
Dans son sens le plus simple, l'arquebusier était un soldat armé d'une arquebuse.
Vers l’année 1460, le canon à main est introduit en France, qui prend bientôt le nom de couleuvrine, puis hacquebute et enfin arquebuse. En 1575, la corporation française des arquebusiers est formée à Paris. Pour devenir un maître-arquebusier, le chef-d’oeuvre consistait à forger un rouet, ainsi qu'un canon d'arquebuse de trois pieds et demi de long. Une fois terminée, l'arme devait être testée : le canon était rempli de poudre deux fois la pesanteur d’une balle de calibre ordinaire et tiré. La corporation demanda même un espace dédié à ces procès au roi. Ils voulaient que capitaines, gentilshommes et enfants puissent tirer de ces arquebuses le premier dimanche de chaque mois. La demande a été acceptée et un espace créé appelé Jardin des arquebusiers, qui peut être localisé sur les anciennes cartes de Paris. Par conséquent, le sens historique du mot arquebusier en France signifiait non seulement utiliser l'arme, mais aussi la créer.
Selon l’Encyclopédie ou Dictionnaire Raisonné des sciences et métiers de Denis Diderot (édité en 1751-1777), l’arquebusier est un artisan qui fabrique les armes à feu. Son art lui permet de forger les canons et les platines pour les monter sur des fûts en bois.
Semblable à l'armurier, le métier d'arquebusier n'était pas exactement le même en Nouvelle-France qu’il l’était en France. L'arquebusier effectuait des tâches simples, principalement en raison du manque d'outils spécialisés dans la colonie. Certains historiens ont émis l’hypothèse que les armuriers et les arquebusiers ne fabriquaient pas d’armes à feu entières car ils n’avaient pas les même outils et les machines de précision qui étaient disponibles en Europe. Ils utilisaient essentiellement une variété de petits instruments pour fabriquer et réparer les différentes parties de l'arme à feu. Ce manque d’outils de précision a peut-être été délibéré de la part de la royauté française dans le but de garder le monopole de la fabrication d’armes et de maintenir ainsi un certain contrôle sur la circulation des armements.
L’arquebusier était l’une des sept principales professions de la métallurgie en Nouvelle-France, les autres étant le serrurier, le forgeron, le ferblantier, le chaudronnier, le taillandier et l'armurier.
Les termes d’arquebusier et d’armurier étaient souvent utilisés pour décrire le même métier. Lorsqu’on examine les actes paroissiaux et notariaux d’un ancêtre, un armurier peut être identifié comme un arquebusier, et inversement, sur plusieurs documents.
Arquebusiers en Nouvelle-France : Jean Badeau, Théophile Barthe, Guillaume Beaudry dit Desbuttes, Henri Belisle, Pierre Belleperche, Barthélémy Bertaut, Jean Bousquet, Jacques Cavelier, Claude Chasle, François Comeau, Jean de Guy, Bernard De Landaboure, Jean De Lespinace, Jean de Noyon, Étienne Desainctes, Nicolas Doyon, Gilles Dutartre dit Lacave, René Fezeret, Pierre Gabourit, Nicolas Gauvreau, Pierre Gauvreau, Joseph Genaple de Bellefond, Simon Guillory, Ange Guion, Paul Guion (ou Guyon), Léonard Jean Baptiste Hervieux, Jacques Jouiel/Joyal dit Bergerat, François Lamoureux dit St-Germain, Jérôme Langlois, Antoine LeBoesme dit Lalime, Louis Lecomte dit Dupré, Jean Lemire, Jean Lespinasse, Louis Martin, Pierre Maurache, Étienne Montreuil, François Morneaux, Jean Morneaux, Joseph Parent, Yves Pinet, Jean Poisson, Pierre Porteret, Nicolas Pré (ou Prayé), Pierre Prudhomme, Olivier Quesnel, Nicolas Sarazin, Jean-Baptiste Soulard (père et fils), Pierre Soulard (père et fils), Jacques Thibierge, Louis Trafton, René Vallet, Jacques Villiers.
Sources :
Franklin, Alfred. 1906. Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle. Paris : H. Welter, 43-44.
Bouchard, Russel. 1978. Les Armuriers de la Nouvelle-France. Série Arts et métiers, Ministère des Affaires culturelles. Québec, Québec : Bibliothèque nationale du Québec. Pages 7-20.). 159 pages.