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Pierre Lefebvre & Jeanne Auneau

Découvrez l’histoire de Pierre Lefebvre et Jeanne Auneau, pionniers de Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine au XVIIᵉ siècle. Capturé par les Iroquois, syndic, marguillier et propriétaire foncier, Pierre laisse avec Jeanne une descendance importante, dont les familles Descoteaux, Denoncourt, Belisle, Beaulac, et plusieurs autres.

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 Pierre Lefebvre & Jeanne Auneau

Pionniers de Trois-Rivières et du Cap-de-la-Madeleine

 

Pierre Lefebvre, fils de Pierre Lefebvre et de Louise Olivier, est né vers 1617 à Sceaux, dans l’ancienne province de l’Île-de-France, en France. Son acte de baptême n’a pas été retrouvé.

Remarque sur les origines de Pierre :

Étant donné l'absence d’un contrat ou d'un acte de mariage pour Pierre, sa parenté et son lieu d'origine sont d'abord incertains. Toutefois, les données tirées des recensements indiquent qu’il serait né entre 1616 et 1618. La généalogiste Denise Gravel l'a ensuite identifié comme étant le fils de Pierre Lefebvre et originaire de Sceaux. Cette information provient d’un contrat de mariage rédigé en 1663 entre Antoine Trottier et Catherine Lefebvre, fille de Pierre et de Jeanne Auneau. Gravel explore ensuite les registres paroissiaux de cette localité et repère deux familles dirigées par un homme nommé Pierre Lefebvre. Selon elle, les parents les plus plausibles de l’ancêtre établi en Nouvelle-France sont Pierre Lefebvre et Louise Olivier, mariés vers 1609. Le PRDH (Programme de recherche en démographie historique) appuie cette conclusion.

 

Localisation de Sceaux en France (Mapcarta)

 

Sceaux est une ville historique située au sud de Paris, dans l’actuel département des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui considérée comme une banlieue résidentielle de la capitale, elle compte environ 20 000 habitants, appelés les Scéens. Au XVIIe siècle, Sceaux est une paroisse rurale, réputée pour ses terres agricoles et sa proximité avec la cour royale. Elle prend de l’importance avec la construction du château de Sceaux par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV. À cette époque, la ville relève de la juridiction de la région parisienne et subit fortement l’influence politique et culturelle de la capitale. Sa population, peu nombreuse, vit essentiellement de l’agriculture et des métiers locaux.

Château de Sceaux, gravure de 1675 d’Israël Silvestre (Geneanet)

La Place de l’Église à Sceaux, carte postale (Geneanet)

Rue Houdan à Sceaux, carte postale (Geneanet)

La date exacte d’arrivée de Pierre Lefebvre en Nouvelle-France demeure inconnue, mais il apparaît pour la première fois dans les archives le 11 avril 1643, lorsqu’il agit comme témoin dans une affaire judiciaire à Trois-Rivières. Ce document laisse supposer qu’il s’établit dans la colonie dès 1642, voire plus tôt.


Jeanne Auneau est née vers 1624 en France. Le nom de ses parents ainsi que son lieu d’origine précis restent inconnus. Lors du recensement de 1666, elle est identifiée sous le nom de Jeanne Auneau dite Aunois, ce qui laisse croire qu’elle vient peut-être de la province d’Aunis.

L'année de l'arrivée de Jeanne en Nouvelle-France n'est pas certaine, mais elle arrive vraisemblablement en 1645 en tant que Fille à marier.  

Mariage et famille

Jeanne Auneau et Pierre Lefebvre se marient au début de l'année 1646. Aucun contrat de mariage ou registre paroissial ne perdure. 

Le couple a eu au moins sept enfants :

  1. Jacques Lefebvre (1647–1720)

  2. Marie Catherine Lefebvre (1648–1705)

  3. Élisabeth Lefebvre dite Fèvre (1651–1687)

  4. Michel Lefebvre dit Laciseray (vers 1654–1708)

  5. Ignace Lefebvre dit Bélisle (1656–1740)

  6. Ange Lefebvre dit Descoteaux (1658-1735)

  7. Pierre Lefebvre (1661–1745)


Premières concessions de terre

Pierre Lefebvre commence à acquérir des terres peu après son arrivée en Nouvelle-France. Le 15 août 1644, il reçoit sa première concession du gouverneur Charles Huault de Montmagny, près de Trois-Rivières. Il s’agit d’un terrain « en nature de labours », mesurant 30 arpents — soit environ 1,8 arpent de large sur 17 de profondeur. En échange, Pierre s’engage à verser un cens annuel de six deniers par arpent chaque année, lors de la fête de la Saint-Rémy. Il promet également de permettre l’aménagement de chemins et de maintenir la terre en culture.

Quelques années plus tard, ses possessions s’étendent encore. Le 16 avril 1647, la Compagnie de la Nouvelle-France lui concède une vaste terre boisée dans la seigneurie de Gentilly. Cette parcelle mesure un quart de lieue de front sur le fleuve Saint-Laurent et une lieue de profondeur. Pierre accepte de verser un denier de cens par arpent une fois la terre défrichée et mise en valeur. Il est exempté de paiement pour les six premières années.  

Peu de temps après, le 1er juin 1647, le gouverneur Montmagny autorise Pierre et trois autres colons — Guillaume Pépin, Guillaume Isabel et Sébastien Dodier — à défricher l’Île du Milieu, située en face de leurs terres. Cette île est aujourd’hui connue sous le nom d’Île Saint-Quentin, à Trois-Rivières.


Tensions franco-iroquoises à Trois-Rivières

Au milieu du XVIIe siècle, les relations entre les Français et la Confédération iroquoise — en particulier les Mohawks — sont marquées par une hostilité persistante. Les Français s’allient aux Hurons, aux Algonquins et à d’autres nations autochtones, ce qui les place en opposition directe avec les Iroquois, engagés dans des rivalités territoriales et commerciales. Trois-Rivières, située stratégiquement sur le fleuve Saint-Laurent, constitue alors une colonie de frontière vulnérable aux attaques. Malgré plusieurs tentatives de paix par la diplomatie et les échanges de prisonniers, les années 1640 sont ponctuées de raids et de représailles, rendant la région dangereuse tant pour les colons que pour leurs alliés autochtones.

Capturé par les Iroquois

En juillet 1648, la vie paisible que Pierre Lefebvre et Jeanne Auneau construisent en Nouvelle-France est brutalement bouleversée : Pierre est capturé par les Iroquois. Son enlèvement fait partie d’une série d’attaques qui frappent la région au cours de l’été.

Image d’intelligence artificielle créée par l’auteure avec ChatGPT (mai 2025)

Tout ce moys de Juillet arriverent plusieurs choses aux Trois Rivieres qui concernoient les Yroquois, & se trouveront dans les lettres aux Archives, ou dans la relation, entr’autres la prise de deux de nos François, Pierre le Febure & un nepveu de M. de la Poterie ; item de quelques Hurons, la tuerie de quelques autres, & de deux Yroquois ; les nouvelles nous en furent apportées le 16. Par une chaloupe, qui repartit le 17. avec un grand bateau.
— Journal des Jésuites

Un récit plus détaillé paraît dans la Relation des Jésuites, qui décrit le déroulement des événements du 4 juillet :

Le lendemain, quatrième du mesme mois de juillet, un Algonquin ayant descouvert la piste de l’ennemy, en donna advis à Monsieur de la Poterie, qui en fit advertir les habitans par le tocsin et par une volée de canon, signal ordinaire pour se tenir sur ses gardes ; cinq Hurons plus proches du lieu où les ennemis estoient déjà aux prises avec deux de nos François qui gardoient du bestial, coururent aux voix et aux clameurs des combattans, ils se joignent avec eux, soustenant l’effort de plus de quatre-vingts hommes. A ce bruit on envoye par eau deux chalouppes armées ; mais devant qu’elles arrivassent au lieu du combat, les Hiroquois avoient desja tué un François et un Huron, et pris deux prisonniers François et deux Hurons ; ils estaient neantmoins si épouvantez, ayant veu tomber sur le carreau deux de leurs gens tuez par un François, et quelques autres blessez, qu’ils s’enfuyoient, quoy qu’ils fussent pour le moins dix contre un. L’un des deux prisonniers François, estait nepveu de Monsieur de la Poterie, lequel s’estant un petit trop esloigné pour la chasse, se trouva pris dans les filets sans sçavoir comme il y estait entré : le Huron tué estait bon Chrestien, il s’estait confessé le Dimanche précèdent, comme aussi le François ; les deux Hurons captifs ne sont pas baptisez ; pour les François prisonniers, on leur rend grand tesmoignage de leur bonne vie, ils sont neantmoins un petit en faute pour s’estre trop exposez dans la connoissance qu’ils avoient de l’ennemy.
— Relation des Jésuites

Pierre est l’un des deux Français capturés lors de l’attaque. Il demeure prisonnier des Iroquois pendant plus de trois mois.

En octobre, une autre entrée du Journal des Jésuites rapporte un rebondissement dans l’affaire :

Des trois yroquois eschapés de 6. qui estoient prisonniers aux Trois Rivieres, l’un nommé le Berger revint & ramena Pierre Lefebure captif aux Yroquois. L’histoire & sa suite se voira ailleurs.
— Journal des Jésuites

Trois-Rivières

Le 14 juin 1650, Pierre Lefebvre reçoit une concession de terre située à l’intérieur du fort de Trois-Rivières, accordée par la Compagnie de la Nouvelle-France. Le terrain mesure 20 toises de côté — soit environ 36 mètres par 36 — et se trouve près de la palissade, entre la rue Saint-François-Xavier et la propriété de Bertrand Fafard dit Laframboise. Des documents ultérieurs confirment que Pierre y fait construire une maison et une grange, et qu’il utilise le reste du terrain comme cour et jardin.

Reconstitution du bourg de Trois-Rivières en 1685 (image de François Villemaire en 2009, Wikimedia Commons CC BY-SA 4.0)

Deux ans plus tard, le 14 juin 1652, le gouverneur Jean de Lauson accorde à Pierre une nouvelle concession : l’île de L’Islet. Cette petite île, d’environ un arpent, se situe entre le chenail de l’Île du Grand Chêne et le premier chenail en amont de la ville. Bordée par les rivières Saint-Laurent et Trois-Rivières, la terre est « en nature de labours ». Pierre s’engage à verser un cens annuel de 12 deniers au receveur de Trois-Rivières.

L’agrandissement progressif des biens de Pierre l’amène parfois à entrer en conflit avec ses voisins. Le 21 juillet 1655, un différend éclate entre lui et Jacques Aubuchon, qui affirme devant le tribunal que son jardin a été endommagé par le cochon de Pierre et réclame une compensation. Pierre se défend à l’aide de témoignages, mais en profite également pour déposer plusieurs réclamations : il demande réparation pour une pièce de bois abîmée, une herse prêtée quatre ans plus tôt, un soc de charrue prêté deux ans plus tôt, un canot emprunté sans son autorisation puis perdu, ainsi qu’une hache égarée lors d’une partie de chasse.

Le tribunal rend une décision partagée. Aubuchon est condamné à assumer les frais liés à sa plainte initiale, celle-ci ayant été jugée non fondée faute de preuves suffisantes. Trois arbitres sont nommés pour évaluer les dommages causés à la pièce de bois, que Aubuchon doit ensuite rembourser. Les réclamations de Pierre concernant la herse et le soc de charrue sont rejetées, jugées trop tardives. En revanche, Aubuchon est condamné à verser 25 livres pour le canot perdu et à rembourser Pierre pour la hache disparue.

Plus tard la même année, le 7 octobre 1655, Pierre reçoit une nouvelle concession — cette fois de la part de Pierre Boucher, sieur de Grosbois. Le terrain, situé au Côteau des Pères, mesure deux arpents de front sur 28 arpents de profondeur. Pierre s’engage à payer un cens de six deniers par arpent de front et à permettre la construction de chemins à travers sa terre si les autorités coloniales l’ordonnent. [L’acte original de concession n’a pas été retrouvé.] 


Cap-de-la-Madeleine et expansion continue

Le 11 mai 1656, Pierre Lefebvre agrandit ses propriétés de l’autre côté de la rivière Saint-Maurice en achetant un terrain à Cap-de-la-Madeleine. Il acquiert cette terre de Martin Boutet, greffier de l’église de Québec, pour la somme de 350 livres. Le terrain mesure deux arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent et se trouve directement en face de Trois-Rivières.

La signature de Pierre en 1656 (FamilySearch)

Quelques semaines plus tard, le 31 juillet 1656, Pierre reçoit une autre concession de Pierre Boucher, décrit dans l’acte comme « gouverneur des Trois-Rivières, lieutenant civil et criminel de monsieur le grand Sénéchal de la Nouvelle-France ». La terre, située « entre la cinquième et la sixième rivières aux Trois-Rivières », mesure cinq arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent par vingt arpents de profondeur. La concession comprend les droits de chasse et de pêche. Pierre s’engage à payer un cens de six deniers par arpent de front chaque année, lors de la fête de la Saint-Rémy. Il promet également de commencer les travaux sans délai, sauf en cas de guerre.


Engagements communautaires

Pierre Lefebvre ne se distingue pas seulement par l’étendue de ses propriétés : il joue aussi un rôle actif dans la vie civique de Trois-Rivières. En 1656, 1658 et 1660, il est élu syndic des habitants, chargé de représenter les intérêts de la communauté auprès des autorités coloniales. Bien que cette fonction confère moins de pouvoir que celle des conseillers du Conseil souverain (composé notamment du gouverneur général, des gouverneurs locaux et du supérieur des Jésuites), le syndic agit comme un intermédiaire essentiel. Il informe les habitants des décisions prises par le Conseil et participe à l’élection des trois conseillers.

En 1663, Pierre est nommé marguillier, responsable de l’administration des biens matériels de la paroisse. En Nouvelle-France, trois marguilliers sont normalement élus chaque année, le plus âgé ayant la charge de surveiller les fonds paroissiaux et de rendre compte de leur gestion. Bien que le curé exerce souvent une autorité dominante sur les élections et la tenue des comptes, les marguilliers doivent faire preuve de probité et démontrer leur capacité à gérer leurs propres affaires autant que celles de la paroisse. Chaque marguillier représente une section différente du territoire paroissial.

Une affaire judiciaire concernant Jeanne

Le 14 août 1660, Jeanne Auneau comparaît devant les tribunaux de Trois-Rivières. Pierre Dizy dit Monplaisir dépose une plainte contre elle au sujet d’un sac appartenant à Bertrand Fafard dit Laframboise. Le sac, contenant des effets domestiques, avait été confié à Jeanne pour être gardé en lieu sûr. Le tribunal ordonne qu’elle le restitue.


Donation mutuelle

Image d’intelligence artificielle créée par l’auteure avec ChatGPT (mai 2025)

Le 25 août 1663, Pierre Lefebvre et Jeanne Auneau se présentent devant le notaire Séverin Ameau pour établir une donation mutuelle — un acte par lequel chacun donne à l’autre l’ensemble de ses biens meubles et immeubles. En Nouvelle-France, cette formule juridique permet aux époux d’assurer la sécurité financière du conjoint survivant. Distinct du contrat de mariage, ce type de donation est généralement conclu plus tard dans la vie, souvent en prévision d’une maladie, d’un voyage ou des risques liés à l’âge. Il s’agit d’un outil de planification successorale qui offre aux couples un meilleur contrôle sur leurs biens, en dehors du cadre fixé par le contrat matrimonial initial.


Construction de l’église de Trois-Rivières

L’année suivante, Pierre est impliqué dans une affaire juridique concernant la construction de l’église paroissiale de Trois-Rivières. Le 25 avril 1664, les marguilliers déposent une requête afin de récupérer 1 400 livres de loyer provenant d’un poste de traite de boissons précédemment loué à La Poterie, du Hérisson, Pierre Lefebvre et François Lemaître. Cette location avait été autorisée par l’ancien gouverneur d’Argenson, à condition que les fonds soient remis à la fabrique une fois les travaux de construction entamés.

Le Conseil souverain, réuni à Québec, constate que le bois est prêt et que les travaux peuvent commencer. Il ordonne donc que les quatre hommes soient solidairement tenus de rembourser les 1 400 livres, avec intérêt, afin que le projet puisse aller de l’avant. Le Conseil demande également au gouverneur et à l’évêque, lors de leur passage à Trois-Rivières, de statuer officiellement sur la requête.

Nouvelle terre à Cap-de-la-Madeleine

Le 30 janvier 1666, Pierre reçoit une autre concession — cette fois de la Compagnie de Jésus — dans la seigneurie de Cap-de-la-Madeleine. La terre mesure deux arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent par 40 arpents de profondeur. C’est sur cette propriété que la famille finit par s’établir durablement.


La famille Lefebvre dans les recensements

Pierre Lefebvre et Jeanne Auneau figurent au recensement de 1666 en Nouvelle-France comme résidents de Trois-Rivières. À ce moment-là, ils vivent avec cinq de leurs enfants et trois domestiques.

Recensement de 1666 pour la famille Lefebvre (Bibliothèque et Archives Canada)

Un deuxième recensement a lieu l’année suivante, en 1667. Pierre et Jeanne résident toujours à Trois-Rivières, cette fois avec six enfants. Le ménage possède sept bestiaux et 80 arpents de terre « en valeur » (défrichée ou en culture) — une exploitation considérable qui témoigne de leur statut et de leur productivité au sein de la communauté.

Recensement de 1667 pour la famille Lefebvre (Bibliothèque et Archives Canada)


Les derniers jours de Pierre

En 1668, Pierre et Jeanne entreprennent de préparer activement la transmission de leurs biens à la génération suivante. Le 5 janvier, ils se présentent devant le notaire Séverin Ameau pour rédiger un acte de partage de terres avec leurs fils Jacques et Michel. [Malheureusement, le document est illisible.]

À la mi-année, l’état de santé de Pierre semble se détériorer sérieusement. Le 19 juin, son voisin Jacques Aubuchon comparaît devant la Compagnie des Indes occidentales pour confirmer, au nom de Pierre, sa propriété sur deux concessions accordées en 1655 et 1656 par le gouverneur Pierre Boucher. L’acte judiciaire précise que Pierre est alors « demeurant au Cap de la Madeleine, détenu au lit par la maladie ».

Une semaine plus tard, le 27 juin, son gendre Félix Tuné dit Dufresne (époux d’Élisabeth Lefebvre) fait une déclaration similaire concernant quatre autres propriétés situées à Trois-Rivières et dans les environs. Pierre, toujours trop malade, ne peut se présenter lui-même.

Les démarches juridiques se poursuivent en juillet. Le 11 juillet, Pierre et Jeanne cèdent à Félix Tuné dit Dufresne un terrain situé à Cap-de-la-Madeleine — probablement dans le cadre de l’héritage d’Élisabeth. Il s’agit de l’ancien fief de Gentilly, accordé à Pierre en 1647.

Cinq jours plus tard, le 16 juillet, le notaire Ameau rédige un acte de partage entre Pierre, Jeanne et leurs cinq fils. Le document concerne deux propriétés : une parcelle située entre la cinquième et la sixième rivière de Trois-Rivières, et un lot avec maison dans la ville elle-même. [Certaines pages du document semblent manquantes.]

Selon plusieurs sources, Pierre dicte également son testament ce jour-là — le 16 juillet 1668 — à son domicile du Cap-de-la-Madeleine, en présence du notaire Ameau. [Le document n’a toutefois pas été retrouvé.]

Décès de Pierre Lefebvre

Pierre Lefebvre meurt entre le 16 juillet 1668 et le 1er janvier 1669, date à laquelle Jeanne est mentionnée comme veuve. Il est alors âgé d’environ 51 ans.


Devant les tribunaux et le notaire

Dans les mois qui suivent le décès de Pierre Lefebvre, Jeanne Auneau comparaît à plusieurs reprises devant les tribunaux et le notaire, tantôt comme défenderesse, tantôt en sa qualité de propriétaire.

Le 1er janvier 1669, Jean Vinçonneau dit Laforest dépose une plainte alléguant que Jeanne — veuve de feu Pierre Lefebvre — l’aurait battu ou aurait fait en sorte qu’il soit battu. Trois témoins viennent appuyer ses dires :

  • Nicolas Cachesne, 21 ans, originaire de Neuville en Normandie et clerc au service de Claude Houssart, déclare avoir entendu dire que Jeanne avait battu Vinçonneau.

  • Julien Finart, 20 ans, de Cap-de-la-Madeleine, rapporte avoir entendu que Jeanne l’avait battu ou avait eu l’intention de le faire battre.

  • Jean Haucola, 20 ans également, affirme avoir entendu Jeanne dire qu’elle ferait battre Vinçonneau.

À la suite de ces témoignages, Vinçonneau dépose officiellement une plainte et demande la convocation de ses témoins pour un nouvel interrogatoire.

Plus tard la même année, le 9 novembre 1669, Vinçonneau interjette appel d’un jugement rendu le 22 octobre par le juge de Cap-de-la-Madeleine, Saint-Quentin, qui avait statué en faveur de Jeanne. Vinçonneau réclamait initialement 138 livres et 3 sols, comme l’indiquait un mémoire déposé au greffe. Le juge ne lui accorde toutefois que 42 livres, 10 sols, un minot de sel et huit mesures de blé. Insatisfait de cette décision partielle, Vinçonneau en appelle et cite Jeanne à comparaître. Celle-ci ne répond pas, et le tribunal rend un jugement par défaut fondé sur les termes du mémoire initial. [Un minot est une mesure de capacité utilisée jadis pour les matières sèches (graines et farine) et qui contenait la moitié d’une mine. Une mine correspond à environ 78,73 litres.]

Le 16 novembre, Vinçonneau dépose une nouvelle requête pour faire exécuter le jugement par défaut. Jeanne ne se présente toujours pas. Le tribunal ordonne alors qu’un avis officiel lui soit signifié. En cas de nouvelle absence, elle serait condamnée d’office selon les termes du mémoire. L’affaire est close le 22 novembre 1669 : Jeanne refuse encore de comparaître, et le tribunal accorde à Vinçonneau la totalité de la somme demandée.  

Malgré ces défis juridiques, Jeanne continue d’administrer ses biens. Le 3 novembre 1669 — quelques jours avant le jugement final — elle signe un bail de cinq ans pour une partie de sa terre à Cap-de-la-Madeleine. Elle loue la moitié de la propriété (mesurant deux arpents de front sur environ 40 de profondeur) à chacun des laboureurs Jacques Beaupré et Julien Meunier. Selon les conditions du bail, les preneurs doivent ensemencer la terre et remettre à Jeanne la moitié des récoltes. En retour, Jeanne s’engage à leur fournir deux bœufs, une vache, deux cochons, une charrue et tous les outils agricoles nécessaires.


Jeanne devant les tribunaux dans les années 1670 et 1680

Après la mort de son mari, Jeanne Auneau demeure une figure active dans sa communauté — comparaissant régulièrement devant les tribunaux pour faire valoir ses droits, défendre ses biens et gérer divers litiges.

Image d’intelligence artificielle créée par l’auteure avec ChatGPT (mai 2025)

Le 13 novembre 1673, elle se présente comme demanderesse et intente une action contre Pierre Poupardeau pour la somme de 15 livres. Poupardeau réplique qu’il s’attendait à être indemnisé pour trois cordes de bois de chauffage que Jeanne aurait prises. Le tribunal tranche en faveur d’un compromis : il est ordonné à Poupardeau de livrer à Jeanne deux minots de pois et trois cordes de bois, tandis que les autres volets du litige sont rejetés sans frais.

Le 6 janvier 1679, Jeanne saisit de nouveau la justice afin d’obtenir la main levée sur la saisie de ses biens par Jean Crevier, seigneur de Saint-François, qui prétend qu’il s’agit du règlement d’une dette liée à deux peaux d’orignal qui lui auraient été remises par un homme nommé Blason. Pour sa défense, Jeanne fait comparaître la veuve de Blason et présente un billet du père Albanel. Le tribunal donne raison à Jeanne, ordonne la restitution de ses biens, rejette les autres prétentions et impose à Crevier le paiement des frais judiciaires.

Une affaire complexe est entendue le 1er avril 1680, opposant Jeanne — représentée par son fils Ange — au notaire Jean Cusson, de Cap-de-la-Madeleine. Cusson réclame le paiement de trois minots de pois ainsi que trois années de dîme impayée. Jeanne accepte de payer un minot et demi, déduisant un demi-minot en raison de l’usage d’un terrain, et reconnaît devoir les dîmes. En réponse, Ange intente une action reconventionnelle, réclamant 82 livres et 15 sols pour des fournitures livrées et des dommages causés par du bétail. Cusson offre en compensation 12 bottes de foin et « quatre paires de testicules » (probablement en lien avec des bêtes blessées ou castrées). Le tribunal ordonne à Jeanne de verser les dîmes et le reste des pois dus, et à Cusson de remettre les bottes de foin et la compensation pour les animaux. Toutes les autres réclamations sont rejetées, et les frais de justice sont annulés de part et d’autre.

Plus tard la même année, le 2 octobre 1681, Nicolas Gatineau, sieur Duplessis, intente un procès contre Jeanne, à nouveau assistée de son fils Ange. Gatineau affirme que Jeanne aurait repris des bestiaux qui lui appartenaient sans son consentement, et réclame une compensation de 10 sols par animal. Jeanne nie les faits et exige des preuves. Après avoir entendu le substitut du procureur du roi, le tribunal tranche en faveur de Gatineau. Jeanne est condamnée à payer 15 livres pour les bêtes, une amende de 10 livres en lien avec des dindons, ainsi que 50 sols de frais de justice.

Cette même année, le recensement de 1681 recense Jeanne, âgée de 54 ans, vivant à Cap-de-la-Madeleine avec ses fils Michel, Ignace et Pierre. Le ménage possède un fusil, cinq bêtes à cornes et 40 arpents de terre « en valeur ».

Recensement de 1681 pour la famille Lefebvre (Bibliothèque et Archives Canada)

Le 9 novembre 1682, Jeanne — représentée par le notaire Jean Cusson et assistée de son fils Ange — dépose une plainte contre Pierre Le Lat, réclamant 20 livres pour deux minots de blé qu’elle affirme lui avoir prêtés. Le Lat répond par une demande reconventionnelle, dont les détails n’ont pas été conservés. Le tribunal rejette les deux demandes et condamne Jeanne au paiement des frais de justice. 

Le 23 août 1683, Jeanne fait face à une difficulté financière majeure lorsque Charles Aubert dit La Chesnaye, marchand de Québec, dépose une plainte par l’intermédiaire de son procureur, Nicolas Petit dit Laprée. La Chesnaye réclame le remboursement de deux dettes : 717 livres et 3 sols, selon un relevé de compte, ainsi que 850 livres et 2 sols dus au défunt sieur de Bazire en vertu d’une obligation notariée datée du 1er juin 1677. Le tribunal statue en faveur de La Chesnaye et ordonne à Jeanne de payer les deux montants, en plus des frais de justice fixés à 18 sols.

Malgré cette pression juridique, Jeanne continue de gérer activement son patrimoine. Le 9 octobre 1684, elle demande au notaire Antoine Adhémar de Saint-Martin de rédiger deux actes importants :

  • Un acte de vente d’une terre à Cap-de-la-Madeleine en faveur de son fils Ange, pour la somme de 600 livres ;

  • Un acte de partage de deux paires de bœufs et d’autres biens immeubles situés dans la seigneurie de Cap-de-la-Madeleine, à répartir entre ses fils Jacques, Michel, Ange, Pierre et Ignace.

Le 2 avril 1685, Jeanne fait l’objet d’une nouvelle plainte déposée par Nicolas Gatineau, sieur Duplessis, cette fois à Trois-Rivières, où elle réside désormais. Jeanne ne se présente pas devant le tribunal, malgré une citation en date du 28 mars. En conséquence, un jugement par défaut est rendu contre elle : elle est condamnée à payer 6 livres pour trois coings de fer, ainsi que 16 sols de frais de justice.


Les derniers démêlés juridiques de Jeanne

Malgré ses efforts antérieurs pour répartir ses biens entre ses enfants, Jeanne Auneau se retrouve en conflit avec deux de ses fils dans les dernières années de sa vie. Le 25 mai 1693, elle intente un procès contre Michel et Ignace Lefebvre. Aucun des deux ne se présente en cour, ce qui pousse le juge à prononcer un jugement par défaut contre eux. Ils sont sommés de comparaître à une date ultérieure et de payer les frais de justice. [Les détails précis du litige ne sont pas connus.]

Les complications judiciaires se poursuivent. Le 9 juillet 1696, le tribunal de Trois-Rivières rend une déclaration concernant la saisie légale et quatre criées publiques visant une parcelle de terre située à Cap-de-la-Madeleine, mesurant deux arpents de front sur quarante de profondeur. Bien que cette terre appartienne au fils de Jeanne, Ange Lefebvre dit Descoteaux, la saisie découle d’une dette contractée par Jeanne elle-même. Dans un acte notarié daté du 12 juillet 1689, Jeanne reconnaît devoir 600 livres plus intérêts à Charles Aubert de La Chesnaye. Le tribunal juge les saisies et les criées juridiquement valides et exécutoires.


Décès de Jeanne Auneau

Jeanne Auneau meurt à l’âge d’environ 73 ans, le 11 février 1697. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial de l’Immaculée-Conception, à Trois-Rivières.

Sépulture de Jeanne Auneau en 1697 (Généalogie Québec)

Des pionniers aux descendants

La vie de Pierre Lefebvre et de Jeanne Auneau offre un portrait saisissant de la réalité des premiers colons en Nouvelle-France — entre mise en valeur des terres, engagement communautaire, procédures judiciaires et liens familiaux durables. Parmi les tout premiers habitants de Trois-Rivières et de Cap-de-la-Madeleine, ils participent activement à la construction de la colonie par leur travail, leurs acquisitions foncières et leur implication dans la vie publique. Malgré de nombreuses comparutions devant les tribunaux, leur héritage se perpétue à travers une descendance nombreuse. 

Aujourd’hui, leur lignée se retrouve au sein des familles Descoteaux, Denoncourt, Lemerise, Lassisseraye, Beaulac, Belisle et Senneville, à travers toute l’Amérique du Nord. Leur fils Jacques Lefebvre laisse également une empreinte durable : la municipalité de Baie-du-Febvre, située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, porte son nom.  

 
 


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Bibliographie :

  • « L’origine présumée de Pierre Lefebvre, époux de Jeanne Auneau », Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, volume 68, numéro 2, cahier 292, été 2017, 157-158.

  • « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », base de données et images numérisées, Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/89542 : consulté le 21 mai 2025), sépulture de Jeanne Nounau, 12 fév. 1697, Trois-Rivières (Immaculée-Conception). 

  • « Archives de notaires : Henri Bancheron (1646-1647) », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/5045829?docref=A3v_2G0fOMl8O0OyyzApcg : consulté le 19 mai 2025), permission de défrichement de l’île du milieu des Trois Rivieres donnée par la Compagnie de la Nouvelle-France à Guillaume Pepin, Guillaume Isabel, Pierre Lefebvre et Bastien Dodier, 1er juin 1647, cote CN301,S9, Id 78132.

  • « Actes de notaire, 1664-1669 // Jacques de Latouche », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3773396?docref=DNpMrTPpFZ1hEsnEU9Rw2Q : consulté le 20 mai 2025), concession de terre par la Compagnie de Jésus à Pierre Lefebvre, 30 janv. 1666.

  • Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3773396?docref=saznile6xKPn_W6O5vuChw : consulté le 20 mai 2025), donation de Pierre Lefebvre et Jeanne Houno à Félix Thunaye-Dufresne, 11 juil. 1668.

  • « Actes de notaire, 1650-1651 // Flour Boujonnier », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-L3V7-LYDN?cat=538126&i=2074&lang=en : consulté le 19 mai 2025), concession de terre par la Compagnie de la Nouvelle-France à Pierre Lefebvre, 14 juin 1650 ; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

  • « Actes de notaire, 1651-1702 // Ameau Séverin », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS5F-73DP-6?cat=615650&i=216&lang=en : consulté le 20 mai 2025), vente d’une terre de Martin Boutet à Pierre Lefebvre, 11 mai 1656 ; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

  • Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS5F-73FL-G?cat=615650&i=505&lang=en : consulté le 20 mai 2025), donation mutuelle entre Pierre Lefebre et Jeanne Aunos, 25 août 1663.

  • Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS5F-73X9-N?cat=615650&i=813&lang=en : consulté le 20 mai 2025), partage de terre entre Pierre Lefebvre et Jeanne Aunos, et leurs fils Jacques et Michel Lefebvre, 5 janv. 1668.

  • Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS5F-738K-R?cat=615650&i=848&lang=en : consulté le 20 mai 2025), partage entre Pierre Lefebvre et Jeanne Aunos, et leurs cinq fils, 16 juil. 1668.

  • « Actes de notaire, 1666-1700 // Jean Cusson », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-P3V7-RZMF?cat=538059&i=121&lang=en : consulté le 20 mai 2025), bail à ferme par Jeanne Aunos à Jacques Baupré et Julien Meunier, 3 nov. 1669 ; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

  • « Actes de notaire, 1668-1714 // Antoine Adhémar », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSTC-99SV-R?cat=541271&i=2480&lang=en : consulté le 21 mai 2025), vente de terre par Jeanne Aunos à Ange Lefebvre, 9 oct. 1684 ; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

  • Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSTC-9999-D?cat=541271&i=2486&lang=en : consulté le 21 mai 2025), division entre Jeanne Aunos et ses fils Jacques, Michel, Ange, Pierre et Ignace Lefebvre, 9 oct. 1684.

  • « Fonds Intendants - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/91857 : consulté le 20 mai 2025), « Déclaration faite au papier terrier de la Compagnie des Indes occidentales par Félix Thunay, sieur du Fresne (Dufresne), au nom et comme porteur de titres de Pierre Lefebvre, laquelle déclaration étant relative à une place contenant vingt toises en carré joignant d’un côté la rue Saint-Joseph, en la ville des Trois-Rivières, sur laquelle il y a une maison et une grange, à une île contenant un arpent de terre en nature de labours en la rivière des Trois-Rivières, à une terre en nature de labours de trente arpents sise près de la ville des Trois-Rivières et à une terre en nature de haut bois consistant en un quart de lieue de terre de front sur le fleuve Saint-Laurent et une lieue de profondeur dans les terres, en la ville des Trois-Rivières », 27 juin 1668, cote E1,S4,SS2,P253, Id 91857.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/91892 : consulté le 20 mai 2025), « Déclaration faite au papier terrier de la Compagnie des Indes occidentales par Jacques Aubuchon, au nom et comme porteur des titres de Pierre Lefebvre, demeurant au Cap-de-la-Madeleine, laquelle déclaration étant relative à une terre de deux arpents de front sur vingt-huit arpents de profondeur située au coteau des Pères en la ville des Trois-Rivières et à une terre et concession contenant cinq arpents de front sur vingt arpents de profondeur située entre la cinquième et la sixième rivière, sur le bord du fleuve Saint-Laurent, en ladite ville des Trois-Rivières », 19 juin 1668, cote E1,S4,SS2,P260, Id 91892.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/92879 : consulté le 20 mai 2025), « Concession par Pierre Boucher, écuyer, sieur de Grosbois, gouverneur des Trois-Rivières, lieutenant civil et criminel de monsieur le grand Sénéchal de la Nouvelle-France, à Maître Pierre Lefebvre, habitant des Trois-Rivières, d’une terre sise entre la cinquième et la sixième rivières aux Trois-Rivières », 31 juil. 1656, cote E1,S4,SS1,D201,P1, Id 92879.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/398767 : consulté le 20 mai 2025), « Prière au Gouverneur et à l’évêque lorsqu’ils seront à Trois-Rivières, de juger de la requête des marguilliers de l’église des Trois-Rivières qui demande 1400 livres provenant d’un magasin de traite de boisson loué aux sieurs de la Poterie, du Hérisson, Pierre Lefebvre et François Lemaître par le Gouverneur d’Argenson », 25 avr. 1664, cote TP1,S28,P110, Id 398767.

  • « Fonds Juridiction royale des Trois-Rivières - Archives nationales à Trois-Rivières », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/433683 : consulté le 20 mai 2025), « Requête de Jacques Aubuchon, demandeur, contre Pierre Lefebvre (Lefèvre), défendeur, prétendant que son jardin fut endommagé par le cochon dudit Lefebvre, demande à être indemnisé... », 21 juil. 1655, cote TL3,S11,P6, Id 433683.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434169 : consulté le 20 mai 2025), « Requête de Pierre Disy (Dizy) dit Monplaisir, contre Jeanne Aunos (Auneau - Anneau), femme de Pierre Lefebvre (Lefèvre), pour qu’elle lui rende un sac appartenant à Bertrand Fafard dit Laframboise, à lui baillé en garde avec les choses de la maison. Il est ordonné de rendre le sac », 14 août 1660, cote TL3,S11,P482, Id 434169.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434747 : consulté le 20 mai 2025), « Requête de Jean Vinçonneau (Vinsonneau) dit Laforest, demandeur, en appel d’une sentence donnée par le sieur de Saint-Quentin, juge du Cap-de-la-Madeleine... », 9 nov. 1669, cote TL3,S11,P1060, Id 434747.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434749 : consulté le 20 mai 2025), « Requête d’appel de Jean Vinçonneau (Vinsonneau) dit Laforest, demandeur, sur le défaut qu’il a obtenu contre Jeanne Auneau (Aunos), veuve du défunt Pierre Lefebvre, sur la sentence donnée par le sieur de Saint-Quentin au bénéfice de ladite défenderesse qui fait encore défaut. Il est ordonné que ledit défaut soit encore notifié à ladite Auneau (Aunos) après laquelle notification, faute de comparaître, elle sera condamnée suivant le mémoire représenté par ledit demandeur », 16 nov. 1669, cote TL3,S11,P1062, Id 434749.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434753 : consulté le 20 mai 2025), « Requête d’appel de Jean Vinçonneau (Vinsonneau) dit Laforest, demandeur, à l’encontre de Jeanne Auneau (Aunos), veuve du défunt maître Pierre Lefebvre, contre la sentence donnée par le sieur de Saint-Quentin au bénéfice de ladite défenderesse. Ledit demandeur réclame, selon son mémoire, la somme de 138 livres, 3 sols et 2 mesures de blé. Ladite somme lui est accordée car ladite Auneau (Aunos) refuse de comparaître pour répondre à ses prétentions », 22 nov. 1669, cote TL3,S11,P1066, Id 434753.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435095 : consulté le 21 mai 2025), « Requête de Jeanne Aunos (Auneau), veuve du défunt Pierre Lefebvre (Lefèvre), demanderesse, contre Pierre Poupardeau, défendeur, demandant la somme de 15 livres tournois ; le défendeur dit qu’il prétendait être payé de 3 cordes de bois qu’elle a fait enlever ; ledit Poupardeau est condamné à payer à la demanderesse 2 minots de pois et, en outre, de lui faire 3 cordes de bois, sur le surplus de leurs contestations, avons mis hors de cour et de procès, sans dépens, signé Gilles Boyvinet (Boivinet) », 13 nov. 1673, cote TL3,S11,P1408, Id 435095.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435326 : consulté le 21 mai 2025), « Requête de Jeanne Aunos (Auneau), veuve de feu maître Pierre Lefebvre (Lefèvre), demanderesse, contre Jean Crevier, seigneur de Saint-François, défendeur... », 6 janv. 1679, cote TL3,S11,P1639, Id 435326.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435813 : consulté le 21 mai 2025), « Requête de Jean Cusson, demandeur, contre Jeanne Aunois (Auneau), veuve de feu Pierre Lefebvre (Lefèvre), comparant par Ange Lefebvre, son fils, défenderesse, et encore entre ledit Ange Lefebvre, demandeur, et ledit maître Jean Cusson, défendeur... », 1 avr. 1680, cote TL3,S11,P2142, Id 435813.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435937 : consulté le 21 mai 2025), « Requête de Nicolas Gastineau (Gatineau), sieur Duplessis demeurant au Cap-de-la-Madeleine, demandeur, contre Jeanne Aunots (Auneau), veuve de feu maître Pierre Lefebvre (Lefèvre), défenderesse... », 2 oct. 1681, cote TL3,S11,P2268, Id 435937.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435377 : consulté le 21 mai 2025), « Requête de Jeanne Aunos, veuve du défunt maître Pierre Lefebvre, demanderesse, comparante par maître Jean Cusson, son procureur, assisté d’Ange Lefebvre, son fils, contre Pierre le Lat (Lelat)... », 9 nov. 1682, cote TL3,S11,P1690, Id 435377.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435416 : consulté le 21 mai 2025), « Requête du sieur Charles Aubert dit la Chesnaye (Lachesnaye), demandeur, comparant par Nicolas Petit dit la Prée, son procureur, contre Jeanne Aunos, veuve de feu Pierre Lefebvre, défenderesse... », 23 août 1683, cote TL3,S11,P1729, Id 435416.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435583 : consulté le 21 mai 2025), « Défaut accordé à Nicolas Gastineau (Gatineau), sieur du Plessis (Duplessis), demeurant au Cap-de-la-Madeleine, demandeur, contre Jeanne Aunos (Auneau), veuve de feu maître Pierre Lefebvre (Lefèvre), des Trois-Rivières, défenderesse et défaillante, faute de comparaître à l’assignation qui lui a été donnée le 28 mars dernier, pour lui remettre 3 coings de fer, estimés à 6 livres ; la défenderesse est condamnée à payer la somme de 6 livres et les dépens liquidés à 16 sols », 2 avr. 1685, cote TL3,S11,P1896, Id 435583.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/436043 : consulté le 21 mai 2025), « Défaut accordé à Jeanne Aunos (Auneau), veuve du défunt maître Pierre Lefebvre, demeurant à Trois-Rivières, demanderesse, à l’encontre de Michel Lefebvre de la Ciseraye (LaSiseraye, LaCiseray) et de Ignace Lefebvre de Belle-Isle (Bélisle), ses enfants, demeurant aussi à Trois-Rivières, défendeurs. Lesdits défendeurs, défaillants, sont réassignés à comparaître et condamnés à payer les dépens, » 25 mai 1693, cote TL3,S11,P2376, Id 436043.

  • Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435377 : consulté le 21 mai 2025), « Déclaration à la suite des saisies et des 4 criées faites d’une terre appartenant à Ange Lefebvre dit Descotteaux (Descôteaux), en vertu d’une transaction par-devant Normandin, notaire, par Jeanne Onos, au profit du sieur Auber de la Chesnaye.... », 9 juil. 1696, cote TL3,S11,P2477, Id 436143.

  • « Fonds Cour seigneuriale de Cap-de-la-Madeleine - Archives nationales à Trois-Rivières », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/439047 : consulté le 21 mai 2025), « Information faite à la requête de Jean Vinçonneau par les témoins suivants: Nicolas Cachesne (Cacherne, Cachene), âgé de 21 ans, natif de la paroisse de Neuville en Normandie, proche de ???, commis de Claude Houssart (Houssard), qui affirme avoir ouïe dire que Jeanne Aunos (Aunois, Aumos), veuve du feu Pierre Lefebvre (Lefèvre), aurait battu ledit requérant ; suit le témoignage de Julien Finart (??), âgé de 20 ans, natif de la paroisse du Cap-de-la-Madeleine, il affirme avoir entendu dire que ladite Jeanne aurait battu ou ferait battre ledit requérant ; suit le témoignage de Jean Haucola (??), âgé de 20 ans, qui affirme avoir entendu dire de ladite Jeanne qu’elle ferait battre ledit requérant ; suit la requête dudit suppliant contenant sa plainte envers ladite Jeanne et sa demande afin de faire assigner ses témoins, Signé Moral (Morel) », 1 janv. 1669, cote TL6,D164, Id 439047.

  • « Recensement du Canada, 1666 », images numérisées, Bibliothèque et Archives Canada (https://recherche-collection-search.bac-lac.gc.ca/fra/accueil/notice?idnumber=2318856&app=fonandcol : consulté le 20 mai 2025), ménage de Pierre Lefebure, 1666, Trois-Rivières, page 156 (du PDF), instrument de recherche MSS0446, MIKAN no. 2318856 ; citant les données originales : Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • « Recensement du Canada, 1667 », images numérisées, Bibliothèque et Archives Canada (https://www.bac-lac.gc.ca/eng/CollectionSearch/Pages/record.aspx?app=fonandcol&IdNumber=2318857&new=-8585951843764033676 : consulté le 20 mai 2025), ménage de Pierre Lefebure, 1667, Trois-Rivières, page 75 (du PDF), instrument de recherche MSS0446, item 2318857 ; citant les données originales: Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • « Recensement du Canada fait par l’intendant Du Chesneau », images numérisées, Bibliothèque et Archives Canada (https://www.bac-lac.gc.ca/eng/CollectionSearch/Pages/record.aspx?app=fonandcol&IdNumber=2318858&new=-8585855146497784530 : consulté le 21 mai 2025), ménage de Jeanne Ameau, 14 nov. 1681, Cap de la Madeleine, page 108 (du PDF), instrument de recherche MSS0446, MIKAN no. 2318858 ; citant les données originales: Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • Journal des Jésuites (Québec, Léger Brousseau Imprimeur-Éditeur, 1871), 112.

  • Relations des Jésuites, volume II (Québec, Augustin Coté Éditeur Imprimeur, 1858), chapitre 1648, pages 7-8.

  • Université de Montréal, base de données du Programme de recherche en démographie historique (PRDH) (https://www-prdh-igd.com/Membership/fr/PRDH/Famille/512 : consulté le 19 mai 2025), entrée du dictionnaire pour Pierre LEFEBVRE et Jeanne AUNEAU, union 512.

  • « Baie-du-Febvre », fiche toponymique, Commission de toponymie (https://toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/Fiche.aspx?no_seq=137705 : consulté le 21 mai 2025), Gouvernement du Québec.

  • Jacques Saintonge, Nos Ancêtres volume 6 (Ste-Anne-de-Beaupré, Éditions Ste-Anne-de-Beaupré, 1983), 91-95.