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Jean Julien & Madeleine Guérin

Découvrez l’histoire de Jean Julien et Madeleine Guérin, un couple pionnier de la Nouvelle-France établi à L’Ange-Gardien, Québec — lui, du Poitou ; elle, Fille du roi — ancêtres de nombreuses familles canadiennes-françaises.

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Jean Julien & Madeleine Guérin

Un Poitevin et une Fille du roi en Nouvelle-France

 

Jean Julien, fils de Michel Julien et de Perrine Coutant, est né vers 1641 à Sainte-Verge, dans le Poitou, France. Située à environ 50 kilomètres à l’est de Nantes, Sainte-Verge fait aujourd’hui partie du département des Deux-Sèvres. Elle est considérée comme une banlieue de la ville de Thouars et compte environ 1 400 habitants.

 

Localisation de Sainte-Verge en France (Mapcarta)

 

Carte postale de Sainte-Verge (Geneanet)

Carte postale de Sainte-Verge (Geneanet)

On ne connaît pas la date exacte de l’arrivée de Jean en Nouvelle-France, mais il s’y trouve en 1659.

Le 24 février 1660, Jean reçoit le sacrement de confirmation à Québec des mains de François de Montmorency-Laval, « Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Évesque de Petrée, Vicaire apostolique dans tout le païs de la Nouvelle-France », en compagnie de 64 autres personnes, majoritairement des colons français. Il a alors 19 ans et est originaire de l’évêché de Poitiers.

 

Confirmation de Jean Julien en 1660 (Généalogie Québec)

 

Entre sa confirmation en 1660 et son mariage en 1665, aucune mention de Jean n’apparaît dans les archives.


Madeleine Guérin, fille de Simon Guérin et de Nicole Leduc, est née vers 1647 à Vauxaillon, en Île-de-France. Située à environ 145 kilomètres au nord-est de Paris, Vauxaillon fait aujourd’hui partie du département de l’Aisne. Cette commune rurale compte environ 500 habitants, appelés Vauxaillonnais.

 

Localisation de Vauxaillon en France (Mapcarta)

 

Madeleine quitte son pays natal en 1665 pour tenter l’aventure en Nouvelle-France. Elle fait partie des Filles du roi.


Mariage

Le 20 octobre 1665, le notaire Pierre Duquet de Lachesnaye dresse un contrat de mariage entre « Jean Jullien » et « Magdelaine Guerin » dans son étude à Québec. L’époux a environ 24 ans, l’épouse environ 18 ans. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris.

La Coutume de Paris régit la transmission des biens familiaux en Nouvelle-France. Qu’il y ait ou non un contrat de mariage, un couple est soumis à la communauté de biens : tous les biens acquis pendant le mariage font partie de la communauté. Au décès des parents, les biens de cette communauté sont partagés à parts égales entre tous les enfants, sans distinction de sexe. Si l’un des conjoints décède, le survivant conserve la moitié des biens de la communauté, tandis que l’autre moitié est répartie entre les enfants. Au décès du conjoint survivant, sa part est également divisée également entre les enfants. Des inventaires étaient dressés après le décès afin de répertorier tous les biens de la communauté.

Dans la section concernant le douaire préfix (la part de propriété réservée par le mari à sa femme dans le cas où elle lui survivrait), le notaire laisse le montant en blanc — un oubli, peut-être.

Parmi les témoins à la signature du contrat figurent des personnages de haut rang : Alexandre de Prouville, seigneur de Tracy, conseiller du roi et lieutenant général des armées de Sa Majesté ; Jean Talon, conseiller du roi et intendant « de Canada, Isle de terre neufve et de Lacadie » ; et Barbe de Boulogne, veuve de Louis d’Ailleboust, ancien gouverneur de la Nouvelle-France. Les futurs époux déclarent ne pas savoir signer.

Jean et Madeleine se marient le 10 novembre 1665 à la paroisse Notre-Dame de Québec.

Mariage de Jean et Madeleine en 1665 (Généalogie Québec)


Image d’intelligence artificielle créée par l’auteure avec ChatGPT (mai 2025)

La vie à L’Ange-Gardien

Après leur mariage, les nouveaux époux s’installent vraisemblablement à L’Ange-Gardien, sur la côte de Beaupré.

Jean et Madeleine ont au moins trois enfants :

  1. Marie Madeleine (vers 1667–1702)

  2. Nicolas (1669–?)

  3. Anne Jeanne (1672–avant 1733)

Le 19 mars 1666, Jean Julien achète une terre à L’Ange-Gardien, en la côte et seigneurie de Beaupré, du cordonnier Pierre Cartel pour la somme de 120 livres. La terre mesure deux arpents de front, bordant le fleuve Saint-Laurent.

L’année suivante, Jean et Madeleine figurent au recensement de la Nouvelle-France de 1667. Ils résident à la côte de Beaupré avec leur fille Marie, âgée de six mois. Le couple possède deux arpents de terre « en valeur » (c’est-à-dire défrichée ou en culture), mais ne détient aucune bête.

Recensement de la Nouvelle-France en 1667 pour la famille « Jullien » (Bibliothèque et Archives Canada)


Querelle entre voisins

Au printemps 1671, une importante dispute éclate entre Jean Julien et son voisin Nicolas Quentin. Ce dernier accuse Jean d’avoir causé l’incendie de son hangar, alléguant un geste criminel. L’affaire est entendue par le lieutenant civil et criminel de Québec. Le 7 juillet 1671, Jean est condamné à verser 100 livres à Nicolas Quentin, ainsi qu’une amende payable à l’Hôpital.

 

Image d’intelligence artificielle créée par l’auteure avec ChatGPT (mai 2025)

 

 Jean interjette appel le 22 août 1671 :

 

« Entre Nicolas Quentin demandeur en anticipation d’appel interjeté par Jean Julien de sentence rendue par le lieutenant général civil et criminel de cette ville en date du septième juillet dernier d’une part ; et ledit JULIEN défendeur et anticipé d’autre ; vu la sentence dont était appel par laquelle ledit Julien était condamné du consentement dudit Quentin lui payer la somme de cent livres, en cent sols d’amende, appliquée à l’Hôpital et aux dépens du procès modérés et remis à douze livres y compris ladite sentence et cent sols pour la signification de la requête et exploits aux témoins […] ; requête dudit Julien contenant ses moyens d’appel ; procès-verbal de Jacques Goullet, Pierre Gendreau et Charles Henou en date du vingt-huit juin dernier ; autre procès-verbal de Raymond Paget, Jacques Vézinat et Jean Trudelle qui se sont transportés sur l’habitation dudit Julien et sur celle de Jean Clément dit Lapointe à la requête dudit Julien, ledit procès-verbal étant sans date, l’un et l’autre faits sans ordre de justice ; et les parties ouïes. Tout considéré. Le Conseil a mis et met l’appel au néant, de grâce sans amende, ordonne que la sentence dont était appelée sortira son plein et entier effet. »

 

L’affaire est finalement réglée devant le Conseil Souverain, le 26 octobre 1671 :

 

« Le Conseil étant actuellement employé à voir les pièces du procès rapporté en icelui par le sieur Dupont conseiller en icelui entre Jean JULIEN demandeur en requête civile d’une part, et Nicolas Quentin défendeur d’autre, pour rendre arrêt afin de les régler sur le différent mû entre eux à la requête dudit Quentin, prétendant contre ledit Julien qu’il le devait désintéresser de la perte arrivée en ses biens par l’incendie qu’il disait provenir par la faute dudit Julien ; lesquelles parties seraient comparues qui auraient prié le Conseil d’agréer l’accommodement qu’elles venaient de faire pour terminer leur différent, qu’elles ont déclaré être, que ledit Julien promet et s’oblige de payer dans ce jour audit Quentin la somme de trente livres en un billet à prendre au magasin du Roi, à la charge que chacun portera les frais et dépens qu’il aura faits, ce que ledit Quentin a accepté ; lequel accommodement ledit Conseil a agréé et homologué pour sortir a effet […] ; ledit Quentin nous ayant déclaré avoir reçu ledit billet de la somme de trente livres dont il se tient comptant et en quitte ledit Julien. »

 

Décès de Jean Julien

Jean Julien décède vers 1673. Aucun acte de sépulture n’a été retrouvé.

Le 23 juin 1673, le notaire Paul Vachon dresse l’inventaire des biens de la communauté de Jean et Madeleine à L’Ange-Gardien.

Ce document de sept pages énumère les biens du couple, parmi lesquels :

  • un gril, une marmite, des ustensiles, une poêle à frire, une chaudière, un plat d’étain

  • un fusil

  • deux coffres et une petite armoire

  • une paire de vieilles mitaines

  • une vieille paire de raquettes d’hiver

  • une barrique de lard

  • du blé et des pois dans le grenier

  • une vache au poil rouge, un veau et deux cochons

  • leur contrat de mariage et d’autres documents notariés importants

  • une « petite maison ou cabane » estimée à 30 livres


Deuxièmes noces de Madeleine Guérin

Se retrouvant veuve avec trois jeunes enfants, Madeleine cherche à se remarier. Le 25 août 1673, le notaire Vachon rédige un contrat de mariage entre Madeleine, alors âgée d’environ 26 ans, et Pierre Boivin, âgé d’environ 34 ans. Le contrat suit à nouveau les règles de la Coutume de Paris. Le douaire préfix est fixé à 300 livres.

Le couple se marie le 31 août 1673 à L’Ange-Gardien. Ils n’auront pas d’enfants.

Mariage de Madeleine et Pierre en 1673 (Généalogie Québec)

En 1681, la famille Boivin est recensée à deux endroits en Nouvelle-France : à la côte de Beaupré et à Neuville, ce qui indique qu’elle possède deux domiciles. À Neuville, Pierre détient deux fusils, sept bêtes à cornes et huit arpents de terre en valeur. À la côte de Beaupré (L’Ange-Gardien), il possède un fusil, sept bêtes à cornes et trente arpents de terre en valeur.

Recensement de la Nouvelle-France en 1681 pour la famille Boivin à Neuville (Bibliothèque et Archives Canada)

Recensement de la Nouvelle-France en 1681 pour la famille Boivin à L’Ange-Gardien (Bibliothèque et Archives Canada)


Décès de Madeleine Guérin

Madeleine décède après le 1er février 1699, date du baptême de sa filleule Marie Anne Riopel. Aucun acte de sépulture n’a été retrouvé.  

De la Nouvelle-France à aujourd’hui

L’histoire de Jean Julien et de Madeleine Guérin illustre les débuts modestes, mais déterminants, de milliers de familles canadiennes-françaises. Lui, venu du Poitou ; elle, Fille du roi originaire de l’Île-de-France — ensemble, ils s’établissent à L’Ange-Gardien, y fondent une famille et participent à la construction d’une colonie encore jeune. Malgré les épreuves, dont une querelle judiciaire et un décès prématuré, leur union donne naissance à une lignée durable. Plus de trois siècles plus tard, leur passage en terre d’Amérique continue de résonner dans la mémoire de leurs descendants.

 
 


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Bibliographie :