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Habitant

Un habitant canadien en hiver (« Canadian Habitant in Winter », peinture de 1858 par Frances Anne Hopkins, Wikimedia Commons).

Un habitant canadien en hiver (« Canadian Habitant in Winter », peinture de 1858 par Frances Anne Hopkins, Wikimedia Commons).

Le terme « habitant » a plusieurs définitions au Canada, qui ont évolué avec le temps.

Aux débuts de la Nouvelle-France, le mot habitant était synonyme de colon. Le terme a été utilisé pour la première fois à l'époque de la Compagnie de la Nouvelle-France (1627), chargée du peuplement de la colonie.

« Habittant » apparait dans le premier recensement de la colonie en 1666. À cette époque, on entendait par habitant quelqu'un qui était habitué dans le pays, qui possédait une habitation et une terre qu’il avait défrichée, sur laquelle il vivait. Cependant, le terme était toujours utilisé pour aussi désigner un colon.

Par le XVIIIe siècle, le mot « habitant » était apparemment limité aux cultivateurs et à ceux qui vivaient en milieu rural. Le terme cessa d’être utilisé vers le début du XXe siècle, en faveur des termes « agriculteur » ou « producteur agricole ».

Habitants canadiens (« Canadian Habitants », aquarelle d’environ 1825 par John Crawford Young, Wikimedia Commons)

Habitants canadiens (« Canadian Habitants »), aquarelle d’environ 1825 de John Crawford Young, Wikimedia Commons.

Les habitants de la Nouvelle-France étaient généralement au service d'un seigneur (qui pouvait être un individu ou une compagnie). Les seigneurs étaient des nobles, des marchands ou des congrégations religieuses, à qui la couronne française avait accordé un fief, avec tous les droits qui lui étaient associés sur la personne et la propriété. La seigneurie (une grande parcelle de terre) était concédée par le gouverneur et l'intendant. Le seigneur divisait ses terres entre censitaires, qui pouvaient ensuite défricher les terres et les exploiter, et y construire des bâtiments. Chaque portion de terrain s'appelait une censive. La plupart de ces terrains en forme de trapèze étaient situés le long du fleuve Saint-Laurent ou d'une autre rivière, avec un côté étroit faisant face au fleuve ou à une route.

Le locataire censitaire payait un loyer annuel au seigneur et payait également pour que son grain soit moulu au moulin de la seigneurie. En plus de ces paiements, il payait pour « cens », un paiement plutôt symbolique qui indiquait que la terre de l’habitant était au bas de la hiérarchie féodale et ne pouvait pas être sous-licenciée.

Ces paiements de « cens et rente » signifiaient que l’habitant était propriétaire de sa terre et pouvait donc la donner en héritage, la louer ou la vendre, à condition de payer « lods et vente », des taxes équivalant à 1/12 de la valeur de vente.

Le seigneur n'avait pas beaucoup de responsabilités envers ses habitants. Il était obligé de construire un moulin pour ses locataires, qui devaient à leur tour y moudre leur grain et lui fournir un sac de farine sur 14. Le seigneur avait aussi le droit d'exiger un nombre déterminé de jours de travail forcé (appelé la corvée) de ses habitants et pouvait revendiquer leurs droits à la pêche, le bois d'oeuvre et les pâturages communs.

Saviez-vous que les Canadiens de Montréal (l’équipe de hockey) sont surnommés les « Habs » ou les Habitants?

Ferme d’habitant («Habitant Farm », peinture à l’huile d’environ 1850 par Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons).

Ferme d’habitant (« Habitant Farm »), peinture à l’huile d’environ 1850 de Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons.

« Amérindien de Lorette et habitant avec traîneau », peinture de 1838 (artiste inconnu), Wikimedia Commons

« Amérindien de Lorette et habitant avec traîneau », peinture de 1838 (artiste inconnu), Wikimedia Commons.

Un habitant prend un verre (« A habitant drinking », peinture à l’huile d’environ 1853 par Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons).

Un habitant prend un verre (« A habitant drinking »), peinture à l’huile d’environ 1853 de Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons.

Habitant avec tuque bleue et pipe (« Habitant with Blue Tuque and Piper », peinture à l’huile d’environ 1850 par Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons)

Habitant avec tuque bleue et pipe (« Habitant with Blue Tuque and Pipe »), peinture à l’huile d’environ 1850 de Cornelius Krieghoff, Wikimedia Commons.


Découvrez l’histoire des habitants, et de l’évolution du mot « habitant » :

 
 

Bibliographie :

  • Fillion, Konrad. 1970. « Essai sur l’évolution du mot habitant (XVIIe-XVIIIe siècles)». Revue d’histoire de l’Amérique française, 24, (3). Pages 375–401. https://doi.org/10.7202/302989ar.

  • Lachance, André. 2004. Vivre, aimer et mourir en Nouvelle-France; Juger et punir en Nouvelle-France: la vie quotidienne aux XVIIe et XVIIIe siècles. Montréal, Québec: Éditions Libre Expression. Pages 124-128.

  • La Société du parler français au Canada. 1968. Glossaire du parler français au Canada. Québec: Les Presses de l'Université Laval. Page 389.