Contact Us / Contactez nous

         

123 Street Avenue, City Town, 99999

(123) 555-6789

email@address.com

 

You can set your address, phone number, email and site description in the settings tab.
Link to read me page with more information.

L’ancien métier de charbonnier en Nouvelle-France et au Québec

Découvrez l’ancien métier de charbonnier, qui consiste avant tout de maîtriser le feu. Apprenez-en davantage sur cette profession en Nouvelle-France et au Québec.

 

Le charbonnier fabriquait du charbon de bois en transformant le bois en charbon dans une meule ou un four. Le terme charbonnier pourrait également désigner une personne qui vendait du charbon de bois.

La combustion du charbon de bois existe depuis l’Antiquité. La meule et le four étaient des structures similaires, mais la meule était généralement une structure temporaire en bois, tandis que le four était une structure plus permanente en pierre, inventée beaucoup plus tard.

Encyclopédie de Diderot (publié de 1751 à 1780, Bibliothèque nationale de France)


Au Canada, il y avait plusieurs étapes pour produire du charbon de bois dans une meule. 

Dans un premier temps, le charbonnier choisissait un emplacement, de préférence déchiffré, plat, abrité du vent et proche d’un cours d’eau. Les meules étaient normalement construites dans ou près de la forêt, ce qui réduisait le temps nécessaire au transport des bûches. Le charbonnier pouvait abattre les arbres lui-même ou demander les services d’un bûcheron. Une fois un emplacement choisi, il créa une base circulaire, au milieu de laquelle il érigea un mât, mesurant environ 6 mètres (20 pieds) de hauteur. À l’aide de six à dix cordes de bois, le charbonnier érigeait de petites bûches pour former une structure en forme de cône (la meule). Il calait des bûches le long du mât, aussi appelé la cheminée.

Le charbonnier recouvrait ensuite la meule d’une couche d’herbe. Cela était suivi d’une couche de terreau (sol composé de sable, de limon et d’argile) imbibée d’eau et de cendres de charbon, appelé « frasil ». Une fois cette dernière couche était sèche, il ajoutait une autre couche de frasil. Des ouvertures étaient conservées au bas de la meule pour alimenter la combustion.

Couche de bois entourant la « cheminée » (photo de 2008 par EPei, Wikimedia Commons)

Meule recouverte de glaise, prête à incendier (photo de 2008 photo par EPei, Wikimedia Commons)


Meule pour la production de charbon (image publiée en 1906, Wikimedia Commons)

Pour allumer le feu, le charbonnier introduisait des braises et des branches ardentes dans une ouverture à la base. Lorsque la meule était bien enflammée, l’ouverture laissée sur le dessus par le mât maintenant consommé était bloquée. L’air était forcé de s’échapper par les évents à la base de la meule. Les flammes s’éteignaient et la carbonisation commençait, brûlant le bois.

À ce stade, lorsque la fumée bleue remplaçait la fumée blanche, la carbonisation était en cours. 24 heures après avoir allumé le feu, le revêtement commençait à « transpirer », montrant au charbonnier où il devait faire des réparations. Il dirigeait constamment le vent d’un côté à l’autre de la meule, empêchant le bois de se transformer en cendres. Pour vérifier l’état du charbon, le charbonnier enfonçait une tige de fer à divers endroits, ce qui lui permettait de connaître la progression de la carbonisation. Il écoutait également les bruits de crépitement et observait la couleur de la fumée.

La cuisson durait entre 7 et 15 jours, selon la quantité de bois utilisée. Un bon charbonnier savait contrôler la combustion à l’intérieur de la meule. Il ne pouvait pas laisser le feu sans surveillance, voulant dire qu’il dormait probablement près la meule dans un petit abri.

Lorsque la meule s’était complètement transformée en charbon de bois, on la laissait s’éteindre lentement en bouchant les ouvertures au bas avec de l’argile. Ensuite, pour refroidir le charbon, le charbonnier recouvrait la meule de terre. Le démantèlement de la meule se faisait généralement la nuit, afin de repérer les charbons encore chauds et de les éteindre.


Carte postale, vers 1900 (Wikimedia Commons)

« Le démantèlement de la meule », carte postale, vers 1900 (Wikimedia Commons)


De nombreuses forges, comme les Forges du Saint-Maurice, employaient des charbonniers. Le charbon de bois était un élément nécessaire pour le traitement du minerai de fer. Des camps d’employés étaient souvent érigés à proximité des forges.

La profession de charbonnier existe toujours au Canada, même si la technologie s’est grandement améliorée depuis l’époque de la construction de meules dans la forêt. Voici un aperçu de la compagnie Charbon de bois feuille d’érable à Sainte-Christine-d’Auvergne au Québec.


« Four à charbon de bois, Alexandre Paquet, Saint Raymond, Portneuf », photo de J.W. Michaud, 1950 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

« Four à charbon de bois, Alexandre Paquet, Saint Raymond, Portneuf », photo de J.W. Michaud, 1950 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)


Le saviez-vous ? Les charbonniers étaient exemptés de la conscription au Canada pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, car la production de charbon était considérée comme un effort de guerre essentiel.


J. A. Fortin marchand de bois et charbon, 1910 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)


Pour voir des photos étape par étape de l’ensemble du processus, visitez cet excellent site que Joseph Guégan a élaboré à la mémoire de son père charbonnier.

Le nom de famille Charbonnier, basé sur le métier, existe toujours au Canada.

Personnes qui ont exercé ce métier :

  • Maître charbonnier : Jean Aubry (aux Forges du Saint-Maurice)

  • Charbonnier : Marin Gervais, Jacques Lehoux, Jean Baptiste Matenet/Mantenet, Jean François Thomas

  • Marchand charbonnier : Guillaume Pelletier dit Gobloteur

 


Vous aimez nos articles et nos ressources ? Montrez-nous votre soutien en faisant un don ! Chaque contribution, aussi petite soit-elle, nous aide à payer l'hébergement de notre site web et nous permet de créer plus de contenu lié à la généalogie et à l'histoire du Canada français. Nous vous remercions !

Je donne !
 

Bibliographie :