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L’Apothicaire

L'apothicaire est l'ancêtre du pharmacien. Souvent à l'époque de la Nouvelle-France, l'apothicaire était aussi médecin ou chirurgien. C'était le cas de Robert Giffard, seigneur de Beauport, qui aurait été à la fois chirurgien et apothicaire.

L'apothicaire combinait, préparait et vendait des médicaments, des toniques et des liniments en fonction de la description donnée par la personne de sa maladie et de ses symptômes. Il se rendait aux lits des malades, fabriquait des bandages et donnait aux patients des médicaments et des plantes aux propriétés curatives. L'apothicaire pouvait prescrire des médicaments comme bon lui semblait ou recevoir une ordonnance d'un médecin. Il était également le seul professionnel de la santé à pouvoir préparer et administrer des lavements.

La boutique de l'apothicaire (généralement chez lui) était normalement stockée de drogues, ainsi que de distillateurs, mortiers, pilons, balances, cornues, dames-jeannes et de fours, articles dont il avait besoin pour faire son travail. À l'automne, il commandait des produits de base en France et les recevait au printemps suivant, lorsque les navires revenaient dans la colonie. La plupart des médicaments étaient composés de fleurs, de feuilles, de résines, de racines, d'écorce, de fruits, de graines et de farines moulues. Des produits dérivés d'animaux étaient également utilisés, tels que les œufs, le lait, le beurre et le miel, mais aussi du fumier de cheval et des yeux de crabe, ainsi que des minéraux (sel de mer, alun, antimoine, soufre, mercure, plomb, ambre et corail).

Il est important de noter que de nombreux établissements tels que les Hôtels-Dieu, les hôpitaux et les collèges jésuites avaient tous leur propre apothicaire. De plus, de nombreux autochtones avaient également une vaste connaissance de la médecine naturelle, en particulier en ce qui concernait les herbes qui pouvaient guérir toutes sortes de maux. Certaines de ces connaissances ont été transférées aux premiers colons européens et intégrées à leurs pratiques.

Annonces d’apothicaires dans le journal L’Avenir le 27 sept. 1848 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Personnes qui ont exercé ce métier : Alexandre-Joseph-Xavier Arnoux/Arnould, Jean-François Bache, Gervais Baudouin, Joseph Beckett, François Benoist, Pierre Berthon, William Binley, Jean Jard Boispineau, Claude Boiteux de Saint-Olive, Pierre Bolduc, William Bowman, Louis-Joseph Brown, Louis-Amable Cazeneuve, Pierre Chabot dit Lusignan, Jean-Baptiste Chrétien, James Cockburn, Joseph Dauquin, Pierre de Sales-Laterrière, John Adam Duff, Guillaume Fontaine, Robert Giffard, Olivier Giroux, Auguste Globensky, Gaspard Gouault, Louis Hébert, John Hurst, Joseph Leblanc, George Longmore, Louis Lyman, Louis Moine, William Moretain, Olivier Morin, Liveright Pieze/Piuze, Josiah Pomeroy, Henry Porter, Abner Price, Charles George Rath, Henry Taylor, Rodolphe Trudeau, Romuald Trudeau, Marc Antoine Vignau.

Cliquez ici pour écouter un épisode d’Aujourd’hui l’histoire intitulé « L’apothicaire, l’ancêtre du pharmacien moderne », avec Gilles Barbeau, ancien doyen de la Faculté de pharmacie à l'Université Laval.

Bibliographie :

• Lemay, Claude, 2007 & 2008. « Fonctions et métiers délaissés », l'Ancêtre, numéro 281, volume 34, hiver 2008, et numéro 280, volume 34, hiver 2007, édition numérique, Société généalogique de Québec (www.sgq.qc.ca/images/_SGQ/R_LAncetre_plus_libre/ENT-FONCTIONS-METIERS-DELAISSES.pdf).

• Pomerleau, Jeanne. 1994. Arts et métiers de nos ancêtres : 1650-1950. Montréal, Québec : Guérin. 21-28.  

  « Vie quotidienne : Santé et médecine", Musée virtuel de la Nouvelle-France, Musée canadien de l'histoire, (https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/vie-quotidienne/sante-et-medecine/), recherche originale par Stéphanie TÉSIO, Ph.D.