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Soldats Chasseurs de Hesse-Hanau

Une brève histoire sur le régiment des Chasseurs Hesse-Hanau stationné à Québec pendant la guerre d'indépendance américaine. Beaucoup de ces soldats allemands sont restés après la guerre et ont épousé des Canadiennes françaises.

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Nos ancêtres allemands :

les Chasseurs de Hesse-Hanau

Quand on pense aux hommes et aux femmes qui sont venus au Canada il y a des siècles, on pense normalement aux Français et aux Anglais, et peut-être au petit nombre de colons d'autres pays européens qui figurent dans nos arbres généalogiques. Quand on pense aux soldats qui ont été envoyés ici, on se rappelle du régiment de Carignan-Salières, dont les hommes sont restés en grand nombre après leur service, et qui figurent dans de nombreux arbres généalogiques canadiens-français. 

Dans cette perspective, il sera peut être surprenant de découvrir qu'environ 10 000 Canadiens français ont un soldat allemand comme ancêtre. Voici l'histoire des Chasseurs de Hesse-Hanau.


Localisation de Hanau dans l'Allemagne actuelle (données cartographiques ©2020 Google)

Localisation de Hanau dans l'Allemagne actuelle (données cartographiques ©2020 Google)

Les combattants allemands dans la guerre d'indépendance américaine

Au début de la guerre d'indépendance américaine (1775-1783), des alliances se sont crées entre le Royaume-Uni et plusieurs principautés allemandes. [À cette époque, l'Empire allemand était composé de quelque 300 principautés, électorats, duchés, margraviats, landgraviats, évêchés, abbayes, seigneuries et villes libres.] Les Allemands ont accepté d'envoyer des troupes en Amérique du Nord pour aider l'armée britannique, dont le nombre de soldats était inférieur à celui des colonies qu'elle combattait. En retour, le Royaume-Uni indemniserait financièrement les principautés allemandes. En 1776, une telle alliance fut créée avec le territoire de Hesse-Hanau, dont la capitale Hanau est située à 25 km à l'est de Francfort. Wilhelm I, le comte de Hesse-Hanau et cousin germain du roi George III de Grande-Bretagne, a accepté d'envoyer des soldats organisés en quatre régiments : un composé de fantassins, une compagnie d'artillerie, un corps d'infanterie légère et un corps de rangers. Au total, 2 422 soldats sont venus de Hesse-Hanau. En tout, près de 30 000 soldats allemands ont été envoyés combattre pour les Britanniques.

Amateurs de plein air, chasseurs et forestiers

En 1777, la Grande-Bretagne demanda qu'un corps supplémentaire de soldats de Hesse-Hanau soit formé : les chasseurs, ou Jägerkorps (le mot allemand Jäger signifie "chasseur"). Les soldats recrutés dans le corps de Jäger étaient des amateurs de plein air, des chasseurs et des forestiers. Tous étaient volontaires. Les Britanniques ont spécifiquement demandé ce type d'homme parce qu'on croyait qu'ils s'en tireraient mieux dans le rude environnement nord-américain et que les chasseurs feraient de meilleurs tireurs d'élite. Certains étaient même gardes-chasse dans les réserves forestières nobles ou royales en Allemagne.

 
« Soldats de Hesse Jäger en Amérique » (artiste inconnu, Archives de l’État de Hesse)

« Soldats de Hesse Jäger en Amérique » (artiste inconnu, Archives de l’État de Hesse)

 

Cette même année, le régiment des Chasseurs de Hesse-Hanau quitta Hanau sous le commandement du colonel Carl Adolf Christoph Von Creutzbourg et se rendit à Portsmouth, en Angleterre. De Portsmouth, ils ont traversé l'Atlantique et sont arrivés au Québec au printemps. Bien que la plupart du régiment Hesse-Hanau soit resté au Canada, certains soldats ont participé à des combats actifs dans les colonies. En octobre 1776, la division d'artillerie Hesse-Hanau participe à la bataille de l'île Valcour (située sur le lac Champlain). En 1777, l'artillerie et l'infanterie de Hesse-Hanau participent à la campagne Saratoga du général Burgoyne. Surpassé en nombre par la force américaine, Burgoyne fut forcé de capituler le 17 octobre 1777 à Saratoga [aujourd'hui Schuylerville, dans l'état de New York]. Les troupes britanniques et allemandes qu'il dirigea furent maintenues en captivité jusqu'à la fin de la guerre.

« Surrender of General Burgoyne » (capitulation du Général Burgoyne), peinture de John Turnbull (Wikimedia Commons)

« Surrender of General Burgoyne » (capitulation du Général Burgoyne), peinture de John Turnbull (Wikimedia Commons)

Le corps de Jäger a également connu des combats actifs. Une compagnie d'infanterie légère de Jäger sous le premier lieutenant Jacob Hildebrand a rejoint le commandant britannique Barry St. Leger dans l'offensive ouest de la campagne de Saratoga. Les troupes de St. Leger comprenait également des loyalistes et des alliés autochtones, principalement des Mohawks et des Sénèques. Les soldats Jäger ont participé à la bataille d'Oriskany et au siège du fort Stanwix avant de se retirer finalement vers le nord au Canada pour rejoindre le reste de leurs troupes.

Pendant la plupart de la guerre, la majorité du régiment Hesse-Hanau était stationnée en garnison au Canada, protégeant la frontière du Québec et de l'Ontario actuels. Du port de Québec, les troupes traversèrent la rive nord du fleuve Saint-Laurent jusqu'à Montréal et Lachine. Ils furent envoyés à La Prairie, L’Assomption, Terrebonne et Pointe-Lévy, entre autres. Certains affirment que pendant la guerre d'indépendance américaine, 1 personne sur 22 au Québec était un soldat allemand.

Aquarelle d'un fusilier du régiment Hessen Hanau. Peint par Friedrich von Germann au Canada au début de 1777. Wikimedia Commons.

Aquarelle d'un fusilier du régiment Hessen Hanau. Peint par Friedrich von Germann au Canada au début de 1777. Wikimedia Commons.

En 1783, une fois la guerre terminée, les troupes allemandes ont eu le choix de s'installer au Canada ou de rentrer chez elles. Plus de la moitié des soldats allemands envoyés dans le Nouveau Monde ont décidé de s'y installer.

Comme l'a commenté un officier de Hesse : « Bien qu'ils n'aient guère vu de vrai combat, ils menaient une vie saine dans les bois canadiens, marchant aussi longtemps que les Indiens, chassant et pêchant, et profitant de la vie beaucoup plus que les soldats allemands chez eux ou dans les colonies du sud. » [notre traduction]

Outre les 2 422 soldats de Hesse-Hanau, près de 30 000 autres soldats allemands ont été impliqués dans la guerre d'indépendance américaine. Après la fin du conflit, entre 1 000 et 1 500 hommes ont choisi de rester au Canada. La plupart de ces soldats ont marié des Canadiennes françaises. Étant donné que la plupart des Allemands étaient de confession protestante, ils se sont probablement convertis au catholicisme avant le mariage.

Aujourd'hui, environ 10 000 Canadiens français ont un soldat allemand comme ancêtre. Si votre nom de famille suit, vous pouvez avoir un soldat allemand comme ancêtre : : Arnoldi, Bauer, Berger, Besner, Besré, Black, Brown, Carpenter, Caux/Claude, Eberts, Frédéric, Grothe, Hamel, Heynemand, Hinse, Hoffman, Hunter, Inkel, Jordan, Koenig, Laître/Lettre, Lange, Lieppé, Maheu, Matte, Nieding, Olivier, Pave, Piuze, Pétri, Plasse, Pratte, Rose, Rouche, Schenaille, Schmidt, Schneider, Steinberg, Stone, Trestler, Wagner, Wolfe. Certains de ces noms ont simplement été traduits de l'allemand vers le français ou l'anglais, tandis que d'autres ont subi une transformation plus complexe.

Comme l'explique bien l'auteur, historien et descendant Jean-Pierre Wilhemy :

 

« Ainsi passent des générations emportant avec elles dans l'oubli les souvenirs de misères, d'espoirs et de liberté de leurs pères, laissant aux nouvelles générations comme seul héritage, que des noms dont le temps a plus d'une fois refaçonner l'orthographe, camouflant à ceux-là même qui les portent le pays de leurs origines et de leurs ancêtres. »

 
 
 

Un merci spécial à Jens Puhle à Alzenau, en Allemagne, pour son aide dans la rédaction de cette page Web.


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Bibliographie et lecture complémentaire :