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Antoine L’Écuyer et Marie Anne Rabady

Découvrez l'histoire d'Antoine L'Écuyer et de son épouse Marie Anne Rabady, la dernière Fille du roi vivante et mère de onze enfants.

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 Antoine L’Écuyer & Marie Anne Rabady

 

Découvrez l'histoire d'Antoine L'Écuyer et de son épouse Marie Anne Rabady, la dernière Fille du roi vivante et mère de onze enfants.

 
 

Antoine L’Écuyer est né vers 1646 en France. Le nom de ses parents et ses origines sont inconnus. 

Marie Anne Rabady est née vers 1654 en France. Le nom de ses parents et ses origines sont inconnus. [Son nom a été épelé Rabbady, Rabardy, Riberdy, etc.]

Antoine arrive au Canada en 1666 ou quelque temps avant. Il apparait au recensement de la Nouvelle-France en 1666 comme domestique chez Julien Trottier à Trois-Rivières. Il a 18 ans.

 

Recensement de la Nouvelle-France en 1666 (Bibliothèque et Archives Canada)

 

Le Recensement de 1666

Le Blizzard, peinture de Cornelius Krieghoff (Musée des beaux-arts du Canada)

Le tout premier recensement du Canada a été entrepris en 1666, organisé par l’intendant de la colonie, Jean Talon. Il n’était arrivé en Nouvelle-France que l’année précédente et n’avait aucune expérience antérieure du dénombrement d’une population. Son pays d’origine, la France, n’avait même jamais procédé à un recensement, mais Talon n’a pas été découragé. Il organisa un groupe de recenseurs, armés de plumes, d’encre et de papier, qui parcouraient la colonie — des petits villages à la campagne, ménage par ménage. Les commis ont enregistré chaque résident : son nom, son âge, sa profession ou sa relation avec le chef de famille.

Pour compliquer les choses, le recensement a été effectué pendant l’hiver le plus froid et le plus enneigé que les Canadiens aient connu en 30 ans. Bien qu’il leur ait fallu des mois pour dénombrer les 3 418 colons de la Nouvelle-France, l’hiver leur a donné un avantage : les résidents sont restés sur place et la plupart ne se sont pas aventurés trop loin de chez eux, ce qui leur a permis d’être comptés avec plus de précision que pendant les mois plus chauds.


L’année suivante, un autre recensement est achevé. Antoine habite toujours à Trois-Rivières. Il est maintenant domestique chez Antoine Leduc. Il a 22 ans. [Les âges inscrits sur les recensements sont souvent approximatifs, dépendant de la personne qui répondait aux questions de l’agent recenseur.]

Recensement de la Nouvelle-France en 1667 (Bibliothèque et Archives Canada)

Le 11 novembre 1667, Antoine achète une terre située à la côte Saint-Marc (Cap-de-la-Madeleine) de Claude Caron. 

Huit mois plus tard, le 24 juin 1668, Antoine achète une terre non défrichée située à la seigneurie de Batiscan de Léonard Besso dit Lelimousin pour 32 livres. 

Le 20 juillet 1669, un accord est passé entre Estienne Moineau, et François Duclos et Antoine Lécuyer. Moineau cède à Duclos et Lécuyer son habitation de Batiscan à certaines conditions. Antoine s’installe à Batiscan.


Anne Rabady arrive au Canada en 1671 ou en 1672. Elle est une « fille du roi ».

Un portrait plutôt romancé de l’arrivée des Filles du roi à Québec (« Women coming to Quebec in 1667, in order to be married to the French Canadian farmers », aquarelle d’Eleanor Fortescue-Brickdale)

Les Filles du roi étaient un groupe de quelque 700 femmes célibataires qui furent envoyées en Nouvelle-France entre 1663 et 1673 par le roi Louis XIV pour résoudre un problème de déséquilibre hommes-femmes dans la colonie et pour aider à son peuplement. On les appelait « filles du roi » parce que Louis XIV payait leur recrutement, leurs vêtements et leur passage au Nouveau Monde et offrait une dot aux femmes lorsqu’elles se mariaient. Cliquez ici pour en savoir plus sur les Filles du roi.


Antoine et Marie Anne se marient en 1671 ou 1672 au Canada. Ni leur contrat de mariage ni l’acte de leur mariage n’ont été trouvés. [C’est la raison pourquoi on ne connait pas leurs parents ni leurs origines.]  

Le couple a eu au moins onze enfants :

  1. Marie Anne L’Écuyer (ca. 1671-1760), épouse de Jacques Thiffault

  2. Antoine L’Écuyer (ca. 1674-1756), époux de Marie Marguerite Gaillou

  3. Marie Madeleine L’Écuyer (ca. 1676-1763), épouse de François Debroyeux

  4. Marie Charlotte L’Écuyer (ca. 1679-1683)

  5. Pierre L’Écuyer (1681-1743), époux de Marie Françoise Gaillou (il devient voyageur)

  6. Marie Charlotte L’Écuyer (1684-1722), épouse de Nicolas François Herbec

  7. Marie Marguerite L’Écuyer (1688-1761)

  8. Nicolas L’Écuyer (1690-?), époux de Marie Catherine Morand (il devient voyageur)

  9. Paul L’Écuyer (1696-1761), jumeau

  10. Marie Catherine L’Écuyer (1696-1759), jumelle, épouse de Joseph Rocheleau dit Laperle

  11. Marie Louise L’Écuyer (1698-1734)


En 1681, la famille L’Écuyer (« Lequier ») apparait au recensement de la Nouvelle-France à Batiscan. Antoine a 33 ans ; Anne en a 24. Ils vivent avec leurs quatre enfants. Antoine possède un fusil, cinq bestiaux, et dix arpents de terre en valeur (défrichée).  

Census of New France in 1681 (Library and Archives Canada)


Durant la prochaine décennie, le nom d’Antoine apparait à quelques reprises dans des actes notariés :

  • 12 décembre 1682 : Titre nouvel d’une terre située en la censive de la seigneurie de Batiscan ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à la Compagnie de Jésus, seigneur de Batiscan.

  • 20 août 1687 : Marché d’engagement en qualité de voyageur entre Antoine Lescuyer, de Batiscan, et Guillaume Boucher, de Québec.

  • 3 août 1688 : Transport d’une somme d’argent ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à Marie-Anne Aubuchon, épouse actuelle de François Chorel de Saint Romain, marchand, son époux, présentement absent de Champlain.

  • 3 août 1688 : Transport de droits et profits de société ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à Nicolas Perrot, seigneur de Rivière-du-Loup.


Antoine L’Écuyer est décédé à l’âge d’environ 72 ans. Il est inhumé le 30 avril 1718 à l’intérieur de l’église paroissiale Saint-François-Xavier de Batiscan. [Le prêtre indique qu’il a 74 ans sur l’acte de sépulture.]

Sépulture d’Antoine L’Écuyer (FamilySearch)

 

Inhumé à l’intérieur de l’église ?

Les inhumations intra-muros sont une ancienne tradition chrétienne que les premiers colons ont amenée avec eux de France. La tradition française voulait que le privilège soit principalement réservé au clergé et aux nobles. En Nouvelle-France, cependant, nous constatons que les inhumations à l’intérieur des murs de l’église n’étaient pas réservées à ce groupe d’élites. Ils ont été exécutés pour ceux qui appartenaient aux groupes sociaux les plus puissants (qui pourraient même inclure des agriculteurs), ceux qui réussissaient le mieux dans leur métier et ceux qui étaient impliqués dans leur église et leur communauté. Les corps étaient placés dans la crypte (ou cave) située sous le sol de l’église, ou dans une fosse creusée après avoir soulevé le sol ou un banc d’église. Les rites funéraires qui accompagnaient un tel enterrement étaient généralement plus élaborés et coûteux que ceux exécutés pour un enterrement au cimetière. La pratique des enterrements intra-muros dans les églises a disparu de la plupart des paroisses au milieu du XIXe siècle, principalement en raison de problèmes d’hygiène publique et d’un manque d’espace.


Le 26 juin 1720, Marie Anne reçoit la concession « d’une continuation de terre située à Batiscan sur le grand fleuve de St Laurant » par la Compagnie de Jésus, seigneur de Batiscan.

Quelques années plus tard, le 26 mars 1729, Marie Anne passe devant le notaire François Trotain pour inscrire la vente « de la part qui peut revenir à chacun d’une habitation de 2 arpents » à ses enfants Antoine, Pierre, Nicolas, Anne, Madeleine et Catherine, ainsi qu’à son beau-frère Paul, à Batiscan. 

Marie Anne Rabady est décédée à l’âge d’environ 93 ans. Elle est inhumée le 4 septembre 1747 dans le cimetière paroissial Saint-François-Xavier de Batiscan. [Le prêtre indique qu’elle a environ 96 ans sur l’acte de sépulture.]

Elle a la particularité d’être la dernière Fille du roi vivante.

Sépulture de Marie Anne Rabady (FamilySearch)

Pour découvrir une hypothèse sur les origines d’Anne, visitez le blogue de Gilles Brassard.

 


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Bibliographie :

  • Université de Montréal, base de données, Programme de recherche en démographie historique (https://www.prdh-igd.com), fiche d’Antoine Lecuyer, personne 44890.

  • Ibid., fiche de Marie Anne Rabady, personne 44891.

  • Ibid., fiche d’Antoine Lecuyer et Marie Anne Rabady, union 3508.

  • « Recensement du Canada, 1666 », images numérisées, Bibliothèque et Archives Canada (https://collectionscanada.gc.ca/), famille de Jullien Trottier, 1666, Québec, instrument de recherche MSS0446, MIKAN 2318856 ; citant les données originales : Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • « Recensement du Canada, 1667 », Bibliothèque et Archives Canada (https://collectionscanada.gc.ca/), famille de Antoine Le Duc, 1667, Québec, instrument de recherche MSS0446, Item 2318857 ; citant les données originales : Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • « Recensement du Canada fait par l’intendant Du Chesneau », Bibliothèque et Archives Canada (https://collectionscanada.gc.ca/), maison de Antoine Lequier, 14 nov. 1681, Québec, instrument de recherche MSS0446, MIKAN 2318858 ; citant les données originales : Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.

  • Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801),base de données, Société de recherche historique Archiv-Histo (www.Archiv-Histo.com), « Vente de terre située à la côte Sainct Marc ; par Claude Caron, ci-devant de la côte Sainct Marc, à Antoine Lescuyer. », 11 nov. 1667, notaire J. de Latouche. 

  • Ibid., « Vente d’une terre située à la seigneurie de Batiscan ; par Léonard Besso dit Lelimousin, à Antoine Lescuyer », 24 juin 1668, notaire J. de Latouche.

  • Ibid., « Titre nouvel d’une terre située en la censive de la seigneurie de Batiscan ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à la Compagnie de Jésus, seigneur de Batiscan », 12 déc. 1682, notaire A. Adhémar de Saint-Martin.

  • Ibid., « Marché d’engagement en qualité de voyageur entre Antoine Lescuyer, de Batiscan, et Guillaume Boucher, de Quebec. », 20 août 1687, notaire A. Adhémar de Saint-Martin.

  • Ibid., « Transport d’une somme d’argent ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à Marie-Anne Aubuchon, épouse actuelle de François Chorel de Saint Romain, marchand, son époux, présentement absent de Champlain », 3 août 1688, notaire A. Adhémar de Saint-Martin.

  • Ibid., « Transport de droits et profits de société ; par Antoine Lescuyer, de Batiscan, à Nicolas Perrot, seigneur de Rivière-du-Loup », 3 août 1688, notaire A. Adhémar de Saint-Martin.

  • Ibid., « Concession d’une continuation de terre située à Batiscan sur le grand fleuve de St Laurant ; par la Compagnie de Jésus, seigneur de la seigneurie de Batiscan, à Anne Rabardy, veuve de Antoine Lescuyer, de Batiscan », 26 juin 1720, notaire D. Normandin.

  • « Inventaire des greffes des notaires du Régime français », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2431906), minutes de Jean Cusson, volume 26, page 66.

  • Ibid., minutes de François Trotain, volume 27, page 215.

  • « Canada, Québec, registres paroissiaux catholiques, 1621-1979 », FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QS7-899Q-H1K7?i=350), sépulture d’Antoine Lecuyer, 30 avr. 1718, Batiscan > Saint-François-Xavier > Index, baptêmes, mariages, sépultures 1680-1860 Index, mariages, sépultures 1861-1876 Baptêmes, mariages, sépultures 1680-1750 > image 351 sur 549.

  • Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QSQ-G99Q-HB9W?i=515&cc=1321742&cat=241560), sépulture de Marie Anne Rabaddy, 4 sept. 1747, Batiscan > Saint-François-Xavier > Index, baptêmes, mariages, sépultures 1680-1860 Index, mariages, sépultures 1861-1876 Baptêmes, mariages, sépultures 1680-1750 > image 516 sur 549.

  • André Lachance, Vivre, aimer et mourir en Nouvelle-France ; Juger et punir en Nouvelle-France : la vie quotidienne aux XVIIe et XVIIIe siècles (Montréal, Québec : Éditions Libre Expression, 2004), 124-128.

  • Christopher Moore, « Making it Count », Canada’s History (https://www.canadashistory.ca/explore/business-industry/making-it-count), publié le 12 mars 2021 ; parution originale dans l’édition avril-mai 2021 de Canada’s History

  • Yves Landry, Orphelines en France, pionnières au Canada : Les Filles du roi au XVIIe siècle (Montréal, Québec : Lemeac Éditeur, 1992), page 361.

  • Thuot, Jean-René, « La pratique de l’inhumation dans l’église dans Lanaudière entre 1810 et 1860 : entre privilège, reconnaissance et concours de circonstances », 2006, Études d’histoire religieuse, 72, 75–96, Érudit (https://doi.org/10.7202/1006589ar).