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Abraham Martin dit l'Écossais

Abraham Martin dit l’Écossais et son épouse Marguerite Langlois ont été parmi les premiers colons français à arriver en Nouvelle-France. Compagnon de Samuel de Champlain, pilote sur le fleuve Saint-Laurent et résident des plaines qui portent son nom à Québec, il est l'ancêtre de milliers de Canadiens français et de nombreux Américains. Sa vie, cependant, n’a pas été sans controverse.

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Abraham Martin dit l’Écossais & Marguerite Langlois

Abraham Martin est né vers 1589, probablement à Dieppe, département de la Seine-Maritime en Normandie, France. À l'âge d'environ 26 ans, il épousa Marguerite Langlois en France. Malheureusement, nous ne connaissons ni les noms de leurs parents ni leurs origines. Jean, premier fils d’Abraham et Marguerite, est baptisé à la paroisse St-Jacques de Dieppe le 23 septembre 1616.

Localisation de Dieppe (données cartographiques ©2020 Google)

Localisation de Dieppe (données cartographiques ©2020 Google)

L'église Saint-Jacques du XIIIe siècle à Dieppe, photographie du XIXe siècle par Étienne et Louis Antonin Neurdein, Institut national d'histoire de l'art [photo améliorée par l'auteure]

L'église Saint-Jacques du XIIIe siècle à Dieppe, photographie du XIXe siècle par Étienne et Louis Antonin Neurdein, Institut national d'histoire de l'art [photo améliorée par l'auteure]


Le nom « dit » d'Abraham, l'Écossais, a entraîné plusieurs théories sur ses origines. Selon le Fichier Origine, il habitait la rue d'Écosse à Dieppe. D'autres pensent qu'il avait peut-être des racines écossaises ou s'est rendu plusieurs fois en Écosse au cours de son enfance. Une autre théorie est qu'Abraham a peut-être été dans l'armée et a déserté, prenant un faux nom.

Premiers pionniers

Abraham et Marguerite ont été parmi les premiers colons français à mettre le pied en Nouvelle-France, arrivant à Québec vers 1620 avec la sœur de Marguerite, Françoise, et son mari Pierre Desportes. Au cours des six années suivantes, Marguerite donna naissance à trois autres enfants, tous baptisés à la paroisse Notre-Dame de Québec : Eustache, Marguerite et Hélène. Eustache serait le premier enfant canadien d'origine européenne né au Québec. Son baptême est le premier à apparaître dans le registre paroissial de Notre-Dame de Québec. Le baptême de sa sœur Marguerite est le deuxième. Lors du baptême d’Hélène en 1627, Samuel de Champlain, le « père de la Nouvelle-France », est nommé parrain.

Dessin de Québec par Samuel de Champlain publié en 1613, Bibliothèque nationale de France

Dessin de Québec par Samuel de Champlain publié en 1613, Bibliothèque nationale de France

Les deux premiers baptêmes enregistrés à Notre-Dame de Québec : Eustache et Marguerite Martin, FamilySearch

Les deux premiers baptêmes enregistrés à Notre-Dame de Québec : Eustache et Marguerite Martin, FamilySearch


Retour brusque en France

Après la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, Abraham et sa famille retournèrent en France. Marguerite donna naissance à un cinquième enfant à Dieppe. Pierre Martin est baptisé à la paroisse St-Jacques le 1er août 1630.

 
Champlain cède Québec à l'amiral Kirke, 20 juillet 1628, carte postale peinte par Oilette, Wikimedia Commons

Champlain cède Québec à l'amiral Kirke, 20 juillet 1628, carte postale peinte par Oilette, Wikimedia Commons

Capitulation de Québec en 1629

« Sir David Kirke est engagé par le roi d’Angleterre Charles 1er pour organiser des raids dans le Nouveau Monde. Accompagné de ses frères sir Lewis, Thomas, John et James, il s’empare de Tadoussac en 1628. Lorsque Samuel de Champlain refuse de céder Québec, David Kirke part au large de Gaspé pour capturer une flotte de ravitaillement française. En juillet 1629, les frères Kirke forcent les colons français à Québec, affamés et démunis, à se rendre sans effusion de sang. Thomas reste dans la région et en devient gouverneur. En 1632, cependant, la ville de Québec est rendue aux Français en vertu du traité de Saint-Germain et revient sous la domination française. » (extrait de l'Encyclopédie canadienne)

En 1633, Abraham et sa famille retournèrent au Québec. Champlain revint également en 1633, mais des problèmes de santé commencèrent bientôt à le tourmenter. Il subit une grave attaque cérébrale en octobre 1635. Le 17 novembre, il rédigea son dernier testament. Champlain donna 600 livres à Abraham et à son épouse Marguerite « à la charge qu'ils les emploiront à défricher la terre en ce päis de la Nouvelle-France ». Champlain donna également à leur fille Marguerite 600 livres, « pour l'aider à se marier en ce päis de la Nouvelle-France à un homme qui sera résident en ce dit päis et non autrement ». Finalement, il donna 300 francs à sa filleule Hélène.

Extrait du testament de Samuel de Champlain, montrant des dons à Marguerite et Hélène Martin, Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Extrait du testament de Samuel de Champlain, montrant des dons à Marguerite et Hélène Martin, Bibliothèque et Archives nationales du Québec


Les Plaines d'Abraham

La Tour Martello 1 donnant sur les Plaines d'Abraham, Wikimedia Commons

La Tour Martello 1 donnant sur les Plaines d'Abraham, Wikimedia Commons

Le 4 décembre 1635, un procès-verbal fut rédigé sur le mesurage et bornage des 12 arpents de terre donnés à Abraham par la Compagnie de la Nouvelle-France. Cette terre était situé sur le versant nord du Cap-aux-Diamants. En 1647, Abraham reçut 20 arpents de terre supplémentaires d'Adrien Duchesne, chirurgien et interprète, également de Dieppe. Une histoire souvent racontée est qu'Abraham passait par la « Côte d'Abraham » pour emmener ses vaches à boire à la rivière Saint-Charles. Comment les « plaines » ont obtenu leur nom n'est pas certain, mais il est probable que les résidents de Québec appelaient tout simplement les environs « les plaines d'Abraham » en l'honneur de l'homme qui y habitait.

En 1667, la terre fut vendue par la famille Martin aux Ursulines. À cette époque, elle s’étendait de la Côte-Sainte-Geneviève (l'actuelle Grande-Allée) à la Côte-d’Abraham et à l’ouest jusqu’à la rue Clairefontaine. Le terrain n'incluait pas les Plaines d'Abraham qu'on connait aujourd'hui, mais la bataille réelle de 1759 a eu lieu sur les Plaines d'Abraham, ainsi que sur l'ancienne propriété appartenant à Abraham Martin. Aujourd'hui, les Plaines d'Abraham se réfèrent spécifiquement au parc des Champs-de-Bataille, bien que la plupart des habitants et des visiteurs appellent toujours le parc « les plaines d'Abraham ». Cliquez ici pour en savoir plus sur le parc et son importante histoire militaire.

Le toponyme Abraham apparait par écrit la première fois seulement au XVIIIe siècle. Quelques notaires font référence à la « côte d’Abraham » pour désigner l’escarpement nord du promontoire de Québec. D’autres mentionnent un chemin portant le nom d’Abraham. En 1734, la rue d’Abraham apparait sur un plan. Cependant, c’est durant les événements militaires de 1759-1760 que le nom d’Abraham entre dans l’usage populaire. En 1759, le chevalier de Lévis mentionne « les hauteurs d’Abraham » et la « côte d’Abraham » dans son journal. Du côté britannique, le capitaine John Knox écrit au sujet des « plaines d’Abraham ».

Ce plan de 1734 montre la Rue d’Abraham, Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Ce plan de 1734 montre la Rue d’Abraham, Bibliothèque et Archives nationales du Québec


Maître pilote des rivières

Abraham prétendait être un maître pilote des rivières. En fait, il aurait peut-être été le tout premier pilote de la colonie. De nombreuses sources affirment qu'il avait une désignation de « pilote royal », bien qu'aucune preuve officielle de cela n'existe. La confusion provient apparemment d'un index du greffe du notaire Le Coustre, qui répertorie qu'Abraham a reçu le titre de pilote royal du Saint-Laurent. Le registre notarial proprement dit (et non l'index) n'a cependant rien à voir avec un tel titre. L'entrée est pour un contrat de mariage le 27 décembre 1647 entre Marie, la fille d'Abraham, et Jean Cloutier, dans lequel Abraham se réfère à lui-même comme un pilote royal. Les notaires n'étaient pas responsables de l'enregistrement des nominations royales. Cela ne veut pas dire qu'Abraham n'était pas un pilote de bateau qualifié ; cela signifie simplement qu'il n'a probablement jamais reçu de désignation de pilote « royal ».


Épreuves et tribulations

Le 19 janvier 1649, la première exécution publique eut lieu en Nouvelle-France. Une jeune fille anonyme d'environ 15 ans fut exécutée à Québec pour vol. Moins d'un mois plus tard, le 15 février 1649, Abraham Martin est accusé d'avoir violé la jeune fille et est envoyé en prison. Son procès fut reporté jusqu'à l'arrivée de la prochaine flotte de vaisseaux. Cependant, aucun procès n'a eu lieu et les documents juridiques manquent pour la plupart. Était-il coupable? À moins que des documents légaux supplémentaires ne soient découverts, nous ne le saurons probablement jamais. Pour en savoir plus, lisez l'excellent blogue de Robert Bérubé.

Entrée du 19 janvier 1649 dans Le journal des jésuites (publié à partir du manuscrit original dans les archives du Séminaire de Québec), Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Entrée du 19 janvier 1649 dans Le journal des jésuites (publié à partir du manuscrit original dans les archives du Séminaire de Québec), Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Le 3 avril 1664, Abraham était de nouveau devant les tribunaux, cette fois pour les actes de son domestique, un nommé Saint-Martin. Abraham fut condamné à payer l'équivalent de 20 livres tournois en aliments et en médicaments à Pierre Hudon, domestique du sieur Marsolet, pour les « excès commis sur lui » par Saint-Martin.


Abraham Martin (dépeint par l'artiste Charles Huot en 1908), Historical Narratives of Early Canada

Abraham Martin (dépeint par l'artiste Charles Huot en 1908), Historical Narratives of Early Canada

Un héritage important

Abraham et Marguerite ont eu au moins 11 enfants :

  1. Jean Martin (1616-?)

  2. Eustache Martin (1621-?)

  3. Marguerite Martin (1624-1679)

  4. Hélène Martin (1627-?)

  5. Pierre Martin (1630-?)

  6. Marie Martin (1635-1699)

  7. Adrien Martin (1638-?)

  8. Madeleine Martin (1640-1688)

  9. Barbe Martin (1643-1660)

  10. Anne Martin (1645-1717)

  11. Charles Amador Martin (1648-1711)

Notez qu'aucune preuve indique que la nommée Anne Martin née vers 1608 en France qui a épousé Jean Côté le 17 novembre 1635, soit la fille d'Abraham Martin et de Marguerite Langlois.

En l'an 1800, le couple Abraham Martin et Marguerite Langlois se classait 6e au Québec pour le nombre de descendants mariés : 7 765.


Abraham Martin dit l'Écossais est décédé à l'âge d'environ 75 ans à Québec. Il est inhumé le 8 septembre 1664 au cimetière paroissial de Notre-Dame.

Après la mort de son mari, Marguerite Langlois épousa René Branche le 17 février 1665 à Notre-Dame de Québec. Dix mois plus tard, Marguerite est décédée. Elle mourut le 17 décembre 1665 et fut inhumée deux jours plus tard dans le cimetière des pauvres de l'hôpital où elle est décédée.

L'acte de sépulture de Marguerite Langlois en 1665, FamilySearch

L'acte de sépulture de Marguerite Langlois en 1665, FamilySearch

En 1926, un monument fut érigé à Québec en l'honneur d'Abraham Martin. Il a été réalisé par le sculpteur Henri Hébert et fut offert par le chemin de fer Canadien Pacifique.

Monument Abraham Martin à Québec (photo de 1930), Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Monument Abraham Martin à Québec (photo de 1930), Bibliothèque et Archives nationales du Québec.


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Bibliographie :